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DEUS @ Bataclan (16/12/14)

dEUS, c’est déjà une longue histoire belge. Dirigés avec poigne par le chanteur et guitariste Tom Barman, les Belges étaient en cette fin d’année sur la scène du Bataclan à l’occasion de la sortie du best of “Selected Songs: 1994-2014”, un ouvrage qui tente de résumer vingt de leurs vingt trois ans de carrière.

A 20h40, devant un rideau et des amplis qui composent une scénographie très simple, dEUS entre en scène. Placés en ligne comme d’habitude, Alan Gevaert à la basse, Mauro Pawlowski à la guitare, les deux membres historiques Tom Barman et le discret Klaas Janzoons au violon et synthé, devancent la batterie blanche de Stefan Misseghers. Ils entament avec le vintage et efficace “Via” qui pose l’ambiance de la soirée, et continuent de bétonner avec deux autres singles, “The Architect” et “Constant Now”. Les lights sont abondantes et parfaitement synchronisées avec le son, Tom est théâtral, Stefan fait les chœurs derrière sa batterie, Mauro est en extase, mais tous sont concentrés. Tom prend la parole, il rappelle, (même si c’est un peu plus en réalité) : “On fête les vingt ans de dEUS ce soir”. Et qu’” Il y aura des chansons d’amour aussi”, avant de lancer la sophistiquée “Eternal Woman” où les chœurs féminins du disque sont remplacés presque avantageusement par ceux de Stefan. Voilà que Tom chausse l’électro acoustique; les fans savent pourquoi, c’est forcément pour le tube “Instant Street”. Les chœurs de Mauro sont envoûtants, Klaas est au violon ou secoue des maracas, et le morceau se fond dans un chaos qui reste toujours musical. Le public est pris par la musique, le show est tenu de main de maitre, l’enchainement entre les titres est impeccable. Après le passage de l’ensorcelante Morticia, un roadie apporte deux tabourets pour “quelques trucs calmes”. Ambiance rivage et bottleneck pour “Wake Me Up Before I Sleep”. Tom s’enquiert de savoir depuis quand la France accroche à son groupe et quelques réponses fusent. Si l’enthousiasme de la formation reste intact, la précision est de mise : transitions en douceur avec le très délicat “Little Arithmetics”, mais intensité à couper au couteau avec l’éclatant “If You Don’t Get What You Want” ou les vocalises de Mauro sur “Sun Ra”. Voici le thème incisif à la guitare et le rythme saccadé de “Quatre Mains”, le seul morceau en français du répertoire des Belges, l’émouvant “Hotellounge” (une jeune fille au premier rang participe au dialogue de la chanson), et le sustain sous les stroboscopes de “Bad Timing” pour finir. L’assemblée saute, elle est ravie, il est 22h12.

 

 

Le combo est de retour deux minutes plus tard, et c’est Klaas, d’habitude plutôt effacé et lunaire, qui remercie pour les applaudissements (“merci merci merci vous êtes trop gentils”). Pour conclure, ce sera le James bondien “Theme From Turnpike”, un “Roses” qui finit au poil, et un “Suds & Soda” épique où Tom Barman fait l’idiot pendant les breaks du morceau. “A l’année prochaine !”, lance t-il après avoir présenté son groupe. Sortie de scène après presque deux heures de show.

 

 

Un excellent concert, comme d’habitude. Malgré vingt ans de carrière (une dizaine d’années avec cette formation) la sincère envie de jouer, mâtinée d’un grand savoir-faire, est toujours bien perceptible.

Setlist :

Via
The Architect
Constant Now
Eternal Woman
Instant Street
Fell Off The Floor, Man
Girls Keep Drinking
Morticiachair
Wake Me Up Before I Sleep
The Magic Hour
Smokers Reflect
Little Arithmetics
If You Don’t Get What You Want
Quatre Mains
Sun Ra
Hotellounge (Be The Death Of Me)
Bad Timing
—-
Theme From Turnpike
Roses
Suds & Soda