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D-A-D @ Divan Du Monde (06/04/14)

Même capitale, même salle, un an après presque jour pour jour, D-A-D, fer de lance du hard rock danois, est de retour. Pas pour promouvoir un nouveau disque cette fois, mais pour fêter avec leur public leur trente ans de carrière. “30 Years 30 Gigs Tour” ou la tournée placée sous le signe du “30” : 30 concerts dans 30 villes européennes pour un 30ème anniversaire.

19h30 : La soirée démarre par les barcelonais de ’77 avec leur look du même millésime. Batterie binaire, guitares ronflantes, ruptures de rythme, et voix miaulante : AC/DC n’est pas loin, et les australiens sont d’ailleurs à l’origine de leur nom puisque 1977 fait référence à l’année de sortie de “Let There Be Rock”. Un viking à la batterie, un barbu à la basse, deux guitares dont l’une tenue par le chanteur pour un son qui sent le ruban d’asphalte. Le guitariste descend s’aventurer en duck walk dans la salle, puis joue quelques notes de “La Marseillaise”, avant de réamorcer un nouveau morceau au titre qui en dit long : “Maximum Rock’n Roll”, tiré de l’album du même nom. Les espagnols sortent de scène après pas loin de trois-quarts d’heure de show, avant de revenir démonter eux-mêmes leur matériel.

 

 

La salle est pleine et le public patiente le temps du changement de plateau avec de la musique  parfois à contre-emploi (quoique) comme “You Make Me Feel So Young” du Rat Pack. Une demi-heure plus tard, la tête de buffle en backdrop est prête.

20h42 : Les D-A-D se présentent d’abord de dos sous les riffs griffus de “Jihad”, où seule la basse néon bleue de Stig Pedersen transparait dans la pénombre. Comme toujours, il est l’attraction, cuirassé d’un ensemble en vinyle noir, Les mots “NO HERO” sur la sangle et “NASTY” sur les reins. Jesper Binzer, en perfecto et au micro, est alerte et plein d’énergie. Sa voix heavy est impeccable et lorsqu’il sollicite le public qui ne demande pas mieux (“Mesdames et Messieurs !”), tout le monde reprend en chœur “Bad Craziness”, le refrain de “Everything Glows”, ou tape des mains sur “Overmuch”. Par moments, il chausse sa Gibson Flying V en renfort de la Les Paul de son frère Jacob, chapeauté comme toujours. Comme l’année dernière il s’exprime en franglais et lance les fans sur la ritournelle blagueuse dédiée à leur batteur Laust Sonne : “we want what Laust’s got!” (en référence à leur titre “I Want What She’s Got”) puis présente le balèze Stig Pedersen avant qu’il n’entame le couplet de “Jackie O’”. Au gré des morceaux, il présente ses jouets : une collection de basses dont certaines n’ont que deux cordes mais toujours des formes extraordinaires : tête de buffle, transparente à néon, à proportions inversées, ou fusée rocket géante. Il fait le show, grimpe sur la batterie à plusieurs reprises, tandis que Jesper plaisante dans un français pas toujours limpide avant d’envoyer l’épique et l’efficace “Sleepin My Day Away” repris en chœur par le public. Sortie de scène au bout d’une heure cinq de concert pour mieux revenir à peine quelques minutes après pour deux morceaux. Stig a garé sa fusée près de lui, et Jesper lance un “Divan Du Monde c’est fou !” exactement sur même le ton que Dali lorsqu’il faisait de la pub avec “Perrier c’est fou !”. Second rappel avec les deux frères à deux guitares électro acoustiques pour “Laugh ‘n’ a ½”, avant de retrouver une dernière fois Stig qui mime les larmes pour l’excellent et approprié “It’s After Dark” (“I guess it’s time to say goodbye…”). Beaucoup de médiators et de baguettes lancés, puis un dernier tour d’équilibriste pour Jacob : la pointe du manche de sa guitare posée sur son pied avant de la projeter en l’air vers son road (qui la rattrapera !). C’est fini, sortie de scène définitive à 22h15, après une heure et demie d’un show hommage à leur trente ans de carrière.

 

 

Si les fans étaient au rendez-vous dans un Divan Du Monde plein à ras bord, pas vraiment d’effets ou de concept spécialement conçus pour cette tournée anniversaire. Dommage car les danois ont le sens du spectacle, et la mise en scène sur le thème des trente ans de carrière aurait surement valu le détour, même si le concert était pourtant réussi tel qu’il était. Juste un show plein de promesses pour la longévité de la formation. Et vu leur vitalité, souhaitons-leur sans problème encore trente ans pareil !
 

Setlist :

Instrumental (Rin Tin Tin)
Jihad
Evil Twin
Overmuch
Jackie O’
Point Of View
Grow Or Pay
Reconstrucdead
Monster Philosophy
Everything Glows
I Want What She’s Got
Sleeping My Day Away
—-
Bad Craziness
I Won’t Cut My Hair
—-
Laugh ‘N’ a ½
It’s After Dark