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CHIODOS @ Tab – SINGAPOUR (25/01/15)

Nous sommes un petit quart d’heure avant 15h00 lorsque nous débarquons dans la salle, il fait facilement 32 degrés dehors (pourtant, c’est la saison des pluies donc normalement la plus fraiche), on vous passe les détails du taux d’humidité, et la file d’attente est en plein soleil. Malgré tout ça, la majorité des gens sont en noir et même sans que ce soit vraiment le salon du tatouage, quand on connait un peu cette culture il n’y a pas à s’y tromper, nous allons bien nous rendre à un concert metal/hardcore, plus précisément post hardcore, car c’est Chiodos qui joue ce soir avec en ouverture un des groupes les plus en vue de Singapour dans le style, à savoir Villes.

Nous n’entrerons dans la salle qu’une quarantaine de minutes plus tard, après avoir acheté une bouteille de flotte à 9 dollars que les vigiles refuseront de nous laisser entrer. Pourquoi si tôt ? Tout simplement car Avenged Sevenfold jouera quelques heures plus tard, Upsurge Productions a donc décidé d’avancer le show pour que certains n’aient pas à choisir. Cette situation est clairement exceptionnelle, car habituellement il y a assez peu de concerts du genre (du moins avec des groupes internationaux). Après avoir discuté avec des locaux rencontrés il y a quelques semaines, il faut savoir que les salles accueillant ce genre de manifestations ne sont pas légion dans la cité état (ça vous rappelle quelque chose ?), le TAB est pourtant relativement bien équipé. Cela aurait pu être pire. Comme tout dans cette ville, les places sont chères, comptez 58SGD pour un ticket acheté une semaine avant l’évènement, soit environ 40 euros, climatisation incluse, heureusement. VILLES s’emparent donc de la scène en premier et quelle agréable surprise, car ce qu’ils nous servent n’est vraiment pas mauvais, ne savant pas à quoi s’attendre des groupes locaux, ça bute bien ! Les voix pourraient être mieux notamment celle du guitariste au chant clair, mais l’instru solide rattrape le tout. C’est lourd mais pas bourrin sans raison et un minimum recherché. Cote scénique, le groupe occupe bien l’espace et plus le set avance plus les mecs sont dedans. Bref, on les sent relativement rodés, ça ne ferait clairement pas trop tache en opening sur une tournée. Après niveau style on aime ou on n’aime pas (vaut mieux aimer, car les chansons se ressemblent quand même pas mal), mais c’est bien exécuté. Regardez le clip de “City Of Gold” pour vous faire un avis !

 

 

Après une petite interruption pour le changement de plateau, CHIODOS entre sur scène et attaque son set assez fort, Craig Owens bouge dans tous les sens et commencera d’ailleurs directement par slammer sur la foule. Les crash barrières étant de simples barrières de ville non fixées, les photographes vont très rapidement perdre 50% de l’espace qui leur était consacré, tandis que la sécurité lutte pour repousser lesdites barrières. Ça fait du bien de voir une ville aseptisée et contrôlée comme Singapour se défouler à ce point. La cité du Lion a donc une âme et n’est pas seulement une entreprise géante. Petite surprise agréable, on entend monter un petit “we all know, we all know by now that you’re the only thing you talk about”, qui annonce “Thermacare”/”The Only Thing You Talk About” une chanson née chez Chiodos et publiée sur l’album de Destroy. Rebuild. Until. God. Shows., la formation de Craig Owens pendant sa séparation d’avec Chiodos, qui était d’ailleurs bien critiquée à l’égard des autres membres de cette formation d’origine (on vous invite à lire les paroles de “If You Think This Song Is About You, It Probably Is”). Le tout passe plutôt bien en live et déclenchera une vague d’euphorie dans les premiers rangs quand Craig viendra s’allonger tout devant pour chanter le “and I knew as soon as I’d left you’d go and fuck someone else, you whore!”. D’une manière générale, le frontman attire toute l’attention en étant extrêmement mobile et en prenant des poses qui sont une bénédiction pour les photographes. Bradley Bell quitter aussi son poste derrière le clavier assez souvent pour se rapprocher de l’assemblée. D’ailleurs le public, parlons-en. Ça bouge dans tous les sens et malgré la climatisation relativement efficace, tout le monde sera vite en sueur que ce soit sur ou devant la scène. Pour certains, les liquides ne se limiterons pas à la sueur à en juger de la façon qu’une fan a eu d’attraper le bras du chanteur pour le tirer vers elle et se voir gratifier d’un “tu veux ramener mon bras chez toi, c’est ça ?”. Petit interlude plus calme avec “Intencity In Ten Cities” que Craig dédiera à une fan venue assister au concert en fauteuil roulant qui assiste au concert depuis le balcon. Autre moment fort, le chanteur fait participer l’audience en lui demandant de répéter “I, I fuckin’ hate you” après son 1, 2, 3. N’étant pas satisfait de la réponse des spectateurs, il poursuit en expliquant que les occasions de hurler sa haine comme cela sans que cela ne choque ne sont pas nombreuses, et que c’est donc l’occasion d’évacuer un peu la rage que l’on peut avoir contre son gouvernement, son boulot, son ex, ses parents, sa journée de merde. Et vu le bruit sur le premier “I fuckin’ hate you”, il ne devait pas y avoir grand monde qui n’ait pas profité de l’occasion ! Les suivants sont un peu moins repris, mais l’énergie est tout de même clairement toujours là. Il faut dire que “Expensive Conversations In Cheap Motels”, extrait de “Devil”, est un bon défouloir. Le set se termine avec l’incontournable “Baby, You Wouldn’t Last A Minute On The Creek” qui fait bouger le TAB une dernière fois. Il n’y aura malheureusement pas de rappel malgré les demandes du public, qui sera tout de même consolé par un Meet & Greet devant la salle !

 

 

Setlist :

The Undertaker’s Thirst For Revenge Is Unquenchable (The Final Battle)
Thermacare
2 Birds Stoned At Once
There’s No Penguins in Alaska
A Letter From Janelle
Ole Fish Lips Is Dead Now
3 AM
The Words ”Best Friends” Becomes Redefined
Intensity In Ten Cities
If I Cut My Hair, Hawaii Will Sink
Expensive Conversations In Cheap Motels
Baby, You Wouldn’t Last A Minute On The Creek

Texte et photos par Marjorie B. pour RockUrLife et Alternativ News.

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife