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AS IT IS / TROPHY EYES @ Batofar (08/02/15)

Quoi de mieux pour reprendre tranquillement le rythme des concerts parisiens que de s’installer au Batofar un dimanche soir ? Peu de chose. Surtout lorsqu’il est question de Trophy Eyes et de l’une des dernières signatures du label indépendant Fearless Records, As It Is. Mené par l’américain Patty Walters, cette dernière est d’ailleurs le premier groupe UK de l’histoire à être signé par le label américain, c’est dire ! Sans album encore sorti mais avec une tournée en co-headline solide, c’est par la France que ce rassemblement de musiciens commence son nouveau périple. Ainsi, comme tout digne plateau pop punk, on retrouvera tout au long de la soirée non pas deux groupes mais bien quatre représentations, le bal s’agrémentant de la présence des anglais de Trash Boat et des français de Off Red. Pluggons nos boules quies et c’est parti pour le show.

19 heures et trente minutes, juste le temps de saluer quelques connaissances dans la salle que déjà les OFF RED se présentent au public. Sous la forme d’un quintette, les jeunes français tentent du mieux possible d’attirer l’attention des personnes ayant fait le déplacement. Sur le papier pourtant, tout parait plus que convainquant avec un EP réalisé en union avec le chanteur de No Such Thing et des titres efficaces. Mais ce soir, nous aurons le droit à un chanteur originaire de notre hexagone et à des morceaux souvent longs et loin d’être expéditifs. Ceci dit, de ces mélodies se dégagent un esprit proche du début de Sum 41 mais en plus progressif. Bravo quand même à eux malgré tout !

 

 

Changeons de registre et passons désormais du côté du Royaume Uni. Originaire de Saint Albans, c’est au tour de TRASH BOAT de tenter sa chance face à une audience restreinte. Voire plus restreinte que pour Off Red. Ceci dit, cette information importe peu la formation, visiblement contente de jouer sur un bateau (bateau/boat?). Leadé par un Tobi Duncan en forme vocalement, le quintette pop punk se révélera plus rapide que le premier groupe de la soirée, avec une sonorité pop punk plus actuelle. Non pour en déplaire aux quelques fans présents, les anglais s’amusent même à parler de nouvelles chansons “dont vous n’avez surement jamais entendu parler” tout en s’exécutant, le sourire aux lèvres. Il est sûr que ce ne fût pas le set le plus attendu de ce dimanche soir mais bien le plus débordant de bonne volonté. A bon entendeur.

 

 

Après ces deux amuse-bouches, place au petit protégé d’Hopeless Records. Juste le temps d’un changement de plateau rapide et c’est parti pour TROPHY EYES. Venus défendre leur dernier disque “Mend, Move On”, les cinq camarades punks ne sont pas là pour la rigolade. A part peut être quand le frontman se trompe de première partie à remercier, confondant Trash Boat avec ROAM. Mais, à par cet écart, les musiciens australiens en auront dans le ventre afin de confirmer leur place en tant qu’headliner. Même si musicalement, on se trouve dans un domaine pop punk assez commun, avec un jeu assez focalisé sur les powerchords, ce qui se dégage et fascine le plus est bien la technique de chant de John Floreani. Plus que ravageur, le jeune homme semble vivre chaque mot qu’il prononce avec profondeur et sincérité. Et ce ne sont pas les problèmes techniques qui l’écarteront de sa course à la bonne prestation, comme le montre son micro crépitant, vite remplacé. Plus associable au punk qu’à la pop, Trophy Eyes finira donc par faire sensation aux vues des hochements de tête et des applaudissements en fin de set. On en aurait voulu plus !

 

 

Quelques amplis en moins et voici enfin l’heure du dernier set de la soirée. Et non des moindres puisqu’il s’agit de AS IT IS, ensemble dans lequel on retrouve Patty Walters, célèbre YouTubeur musical qui s’est amusé à rependre à la sauce rock des hits radio friendly. Autant vous dire tout de suite que la gente féminine a fait le déplacement que la fosse n’est plus aussi pleine qu’au début. Très vite en place, le dernier quintette se lance avec “Horoscope”. Sous une identité plus pop que la tendance des groupes de ce soir, les amis ont de quoi se démarquer à leur manière avec des sonorités plus accessibles et calmes. Visitant des mélodies issues de leurs EP “Blenheim Place” (2013) et “This Mind Of Mine” (2014), le public a de quoi se laisser séduire. Très vite viendra d’ailleurs le temps des nouvelles présentations avec “Dial Tones”, le dernier titre en date des jeunes et premier extrait de leur premier long-format. Réalisé sous de bonnes conditions, As It Is semble assez sérieux dans son jeu mais vite surpassé par les mimiques de son chanteur, s’adonnant à divers sauts déconcentrés et des regards conquis aux premiers rangs du bateau. Contraint également par le temps, la formation jouera correctement son set de huit pistes, avec comme final “Can’t Save Myself” en communion avec les moussaillons, puisque Patty fera le déplacement de l’estrade jusqu’au plancher.

 

 

En résumé de cette soirée, il est triste de voir que peu de personnes font encore le déplacement pour ce type de plateau. Avec les quatre groupes présents et un prix plus que raisonnable, l’ambiance sera au beau fixe avec quelques instants drôles autour des tables de merch. Annoncé comme étant l’espoir pop punk de cette année, As It Is aura été en deçà de Trophy Eyes et de sa présence scénique plus attrayante. Attendons désormais la sortie d’un album et un nouveau concert des Anglais pour juger réellement un groupe avec du vécu.

Setlist :

Horoscopes
John Hughes
Concrete
Dial Tones
Often
Sorry
Bitter, Broken Me
Can’t Save Myself