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PRINCESSES LEYA (24/10/18)

Princesses quoi ? Qui donc ? Mais qui sont-ils ? Deux humoristes vous dites ? En effet, avec Dédo et Schoumsky, les Princesses Leya se lancent. Entre sketchs, comédie musicale et bon gros metal, c’est quoi leur délire en fait ?

Tout d’abord bonjour. Avant toute chose, on aimerait comprendre le nom de votre groupe, parce que ce n’est pas super metal non ?

Dédo : C’est comme le spectacle. C’est metal mais pas trop. Ça pourrait s’adresser à des gens qui aiment la pop culture comme ceux qui aiment la guitare électrique. Et puis c’est venu aussi au départ avec Antoine qui délirait sur, quand Carrie Fisher est morte, tout le monde était à fond. “Mon Dieu, notre enfance meurt, qu’est-ce qu’il se passe” et lui trouvait ça marrant d’appeler…

Schoumsky : Oui un peu marrant, mais tu appuies sur “marrant” avec un peu de mépris. Effectivement, sur Facebook et Twitter, il y avait vraiment plein de mecs un peu badass avec des gros T-shirts et des grosses barbes qui disaient : “putain c’est toute ma jeunesse qui part en fumée” et donc tu vois il y a des mecs fragiles qui chialaient cette perte et du coup je trouvais que ça représentait bien ce projet. Un truc qui s’adresse à des mecs qui ont beaucoup de viande autour des bras mais qui ont de petits cœurs fragiles.

On en sait assez peu autour de votre projet outre les vidéos et tout ce qu’il y a sur les réseaux sociaux mais, comment ce projet a-t-il vu le jour ? Etait-ce juste un délire ou une réelle envie de former un groupe ?

Dédo et Schoumsky : Un peu des deux.

Schoumsky : Je pense, ‘fin Dédo te dira si je me goure, mais on a tous un peu fantasmé quand on était gamin d’être une star du rock. Moi dans ma chambre, il n’y avait pas des posters d’humoristes, mais Metallica et Led Zeppelin

Dédo : C’est rare les posters d’humoristes dans les chambres. Je trouverais ça très glauque.

Schoumsky : J’avais un poster A4 de Michel Leeb.

Dédo : Putain ! Format affiche.

Schoumsky : Je déconne.

Dédo : Appuie le “je déconne”.

Schoumsky : Oui oui : JE DECONNE. Tout ce qui concerne Michel Leeb est du second degré. Non mais il y avait une envie qui date de quand j’avais quatorze/quinze ans d’être une star du rock. Il se trouve que j’ai pris des chemins qui ont fait que je suis devenu comédien, ensuite il y a l’humour et tout ça. Je rencontre Dédo, je vois quand même qu’il y a des similitudes dans le parcours et dans les envies étant gamins, et puis ça fait un moment que ça me trottait de mêler les deux passions. Faire rire les gens c’est une drogue, faire de la musique c’est une autre drogue, parce que c’est un autre rapport au public.

Dédo : La cocaïne aussi.

Schoumsky : La cocaïne c’est un autre délire aussi. Que tu peux partager avec le public si tu as les moyens. Parce que dans une salle de deux cent personnes, ‘tin faut arroser.

Dédo : Mais on blinderait facile.

Schoumsky : On ferait des sold out.

Dédo : Plus vite qu’Amy Whinehouse.

Schoumsky : Six jours par semaine. Et du coup j’ai entendu Dédo chanter, parce que je lui en avais parlé comme ça, et une fois l’avoir entendu chanter, et il chante plutôt bien l’enfoiré. Puis il a dit pourquoi pas et on a fait un test juste pour voir si ça nous menait quelque part. On a donc testé à la soirée de Yacine Belhousse qui s’appelle “Première Fois”.

Dédo : C’est une soirée où en gros tout le monde se fait un passage musical, soit stand up ou story telling, mais que tu n’as jamais testé auparavant. Et du coup c’était un vrai test.

Schoumsky : Avec toute la sincérité du monde, tu as gratté un truc la veille, c’est ton premier public. C’est là qu’on a testé notre truc avec Dédo et l’accueil était plutôt chaleureux.

Dédo : On avait déjà monté la structure du groupe avec le batteur, Fifou, et un bassiste, qui est devenu par la suite, une bassiste. Sans opération, on a juste changé.

Schoumsky : C’est un changement de casting, pas un changement de sexe. Du coup c’est après cette soirée-là, le public a trouvé ça plutôt marrant, nous on était convaincu par notre truc, donc on a continué.

Du coup qu’aviez-vous testé ?

Dédo : Sept/huit minutes, un peu à l’image du spectacle. C’est entre des vrais moments musicaux et des moments un peu plus théâtraux où vraiment on discute dans le cadre de nos personnages. C’est un vrai concert live puis il y a des moments où ça break et d’un coup tu peux avoir des flashbacks sur comment le groupe s’est formé, comment on a casté le batteur etc. Donc on fait des aller/retour entre ça et la musique. En fait le père de Schoumsky, dans l’histoire, a gagné l’Eurovision. Et lui a toujours voulu…

Schoumsky : Montrer à son père qu’il peut faire pareil. Car dans l’histoire mon père me dit que je suis un tocard en musique et que je n’arriverais à rien. C’est un peu le gamin qui prend sa revanche. Mais comme c’est une idée de merde de vouloir faire l’Eurovision, car personne veut le faire, et le seul mec OK c’est Dédo mais sa condition c’est d’y aller en faisant de metal sinon c’est niet.

Dédo : Du coup on se retrouve à faire le spectacle en essayant d’imposer ce qu’on aime. Lui le côté un peu pop, moi le côté un peu plus metal. Il y a donc des confrontations.

Vous employez “comédie musicale sur le metal” pour décrire votre projet, à quoi s’attendre en live ?

Schoumsky : Surtout ne pas s’attendre à “Notre-Dame de Paris”.

Dédo : Surtout pas. Parce que c’est ça le mini problème en fait. Il n’y a rien de mieux qui puisse définir notre projet que “comédie musicale” mais dans l’inconscient collectif en France, la comédie musicale c’est “Roméo Et Juliette”, “Notre-Dame”, alors que pour nous c’est plus anglo-saxon et il peut y avoir des choses hyper fun.

Schoumsky : Je pensais à chaque fois à “The Book Of Mormon”.

Dédo : C’est quelque chose de hyper musical avec de vrais moments de sketch où ça rigole et ils mêlent les deux sans aucun souci. Ici on a du mal à se dire, le grand public, que ça va être un truc pop variété en fait et pas d’humour et tout. Eh bien non. On essaie de faire ce truc là le but étant d’être pro dans les deux secteurs. Le but du jeu c’est de convaincre les sceptiques qui nous verraient dans l’humour : “oui mais en musique ça m’étonnerait” et finalement : “ah bah si” et vice versa.

Comment s’est passé la toute première ? Et comment arrivez-vous à gérer la tournée avec vos différents engagements ?

Schoumsky : La première date officielle avec le spectacle en entier, c’était à Nantes au Théâtre Sans Nom.

Dédo : C’était même pas la date officielle, c’était la première de rodage.

Schoumsky : En effet mais la première officielle c’était à Bergerac il y a deux semaines. Donc la toute toute première c’était dans un théâtre à l’italienne avec des sièges, le truc un peu classique et c’est là où tu te rends compte de l’impact sur les gens, le côté musical, le côté humour, s’ils adhérent. Comment gérer une salle de metalleux qui a envie que tu envoies des conneries et du gros son ? On s’est aperçu que ça pouvait marcher dans ce type de salle et on a fait un wall of death dans un théâtre à l’italienne

Dédo : Un wall of love.

Schoumsky : Les gens se courent dessus pour se faire un câlin et la vidéo est sur YouTube. C’est un très bon souvenir parce que c’est là où tu travailles pendant des mois un truc et tu délivres aux gens et tu découvres là ! Et ça c’est vraiment chouette.

Dédo : Et surtout c’est cool parce qu’on s’est rendu compte maintenant qu’on préfère la configuration concert avec des gens debout mais en configuration assise, réussir à faire lever les gens et leur faire faire des conneries, slammer dans la foule alors qu’il y avait des personnes de soixante-dix piges qui se demandaient qu’est-ce qu’il se passait, c’était assez rigolo. Et je pense que ça peut être intéressant dans le spectacle, c’est qu’on peut se faire confronter des gens qui ne sont pas forcément des fans de metal mais qui se retrouvent à un concert où ça peut envoyer et des gros metalleux qui peuvent aussi se dire : “bon c’est pas du Morbid Angel, mais ça reste un truc qui patate et en plus on se marre”. 

Schoumsky : En ce moment ça prend de plus en plus de place parce qu’on attaque la vraie première tournée et puis il y a pas mal de projets autour avec des clips, des sketchs et d’autres choses mais c’est encore trop tôt d’en parler. Entre Dédo qui a son solo, sa BD, moi qui écrit pour la télé et le cinoche, le doublage. Notre batteur est à Toulouse, donc effectivement il y a un petite organisation qui fait que c’est pas évident évident mais c’est de l’organisation et puis là pour le coup on a une superbe prod qui gère tout ça et qui s’arrache les cheveux pour nous.

Pensiez-vous que ça aille aussi vite après vos dates de rodage ?

Schoumsky : Pas du tout.

Dédo : On est forcément surpris de la vitesse à laquelle ça prend. On a de la chance car il a un réel engouement autour du spectacle alors que les gens viennent surtout pour une promesse. Ils ne savent pas vraiment ce qu’ils vont voir, là on commence à alimenter au fur et à mesure. On a fait un clip, on va en sortir un autre d’ici la fin de l’année, on a sorti trois titres audio qui sont disponibles sur toutes les plateformes pour abreuver les gens de ce qui peut être notre univers. Mais au final, pour un projet qui a à peine un an, c’est assez surprenant pour nous mais on ne va pas être contre.

Schoumsky : C’est un effet de curiosité, le mélange humour et metal, il y a toujours Ultra Vomit qui est la référence dans le domaine mais comme on amène ce côté théâtral, ce n’est pas vraiment le même registre.

Dédo : C’est un truc hybrid mais qui peut être un peu sexy pour les gens mais aussi pour les pros aussi. Car c’est à la fois un concert, une comédie musicale, une pièce de théâtre donc ça brasse énormément de possibilités et en tant que spectateur je pense que ça peut être attrayant de voir ça.

Schoumsky : Et je pense que les gens se demandent comment on va arriver à faire marcher ça.

Dédo : C’est ça. Les gens comprennent vraiment une fois qu’ils ont vu le spectacle. Mais même eux, ce n’est pas évident de décrire ce qu’ils ont vu et c’est à la fois un avantage et un inconvénient. Dans le sens où c’est assez ovni mais qui du coup est hyper original et marquant et dans le même temps, tu ne peux pas le décrire facilement.

Schoumsky : La meilleure critique que j’ai entendu après un spectacle c’est : “je ne sais pas quoi vous dire, c’est complètement débile et j’ai kiffé” et moi ça m’a suffi. (rires)

Dédo : C’est très bien. Parce que c’est vrai que malgré nos influences, ça reste quelque chose d’original à la croisée de plusieurs chemins.

Schoumsky : Je pense que c’est vraiment l’humour anglo-saxon qui fonctionne. Ils écrivent comme ça et nous on est bercé par ces trucs là et je pense que ça va s’en ressentir.

Entre votre rodage, les premières dates et les répétitions, quelles modifications avez-vous apporté au spectacle ? Des choses vous ont-elles sautées aux yeux ?

Schoumsky : J’ai découvert qu’avec une guitare accordée déjà, ça sonnait mieux.

Dédo : (rires) C’est vrai, ça change tout !

Schoumsky : Les morceaux prenaient une ampleur différente.

Dédo : Et avec des EAR on s’entend vachement bien aussi.

Schoumsky : On a fait mettre des cymbales un peu plus petites à notre batteur aussi car il a une frappe de mulet.

Dédo : Ce qui nous permet de discuter avec toi sans crier fort.

Schoumsky : Il y a des découvertes à la fois, pour le coup, de musiciens pour Dédo et moi car effectivement on n’est pas des musiciens professionnels et qu’on a fait de la scène avec beaucoup moins de matériel sur scène à gérer. On s’est remis à niveau et c’est une autre manière de réfléchir.

Dédo : Et de taffer.

Schoumsky : Pour que les gens qui nous voient sur scène ne se posent pas la question : “oui bon on voit que ce sont des comiques”. A contrario, les deux musiciens, à qui on demande de venir dans notre univers et de faire les comiques, ce qui est un autre effort de leur part.

Du coup vous gériez ça à quatre ou les personnes extérieures qui vous encadrent ?

Dédo : Déjà nos parents.

Schoumsky : (rires)

Par exemple oui, pouvez-vous donner des conseils en tenant compte de ce que vous vouliez ?

Schoumsky : Oui, enfin…

Dédo : Non, enfin… Ah tiens c’est marrant. (rires)

Dédo : On a tout écrit avec Antoine en fait. On écrit tout à deux. Derrière il y a Cléo et Fifou qui ont arrangé les morceaux. On se rend compte aussi, et c’est là où tu veux aller j’imagine, en jouant tu vois ce qui fonctionne et ce qui fonctionne moins; tu changes un peu le texte parfois, tu changes des bouts.

Schoumsky : On filme tous nos concerts et on se les regarde par la suite. Ces derniers temps on a aussi fait appel à Arnaud Demanche pour justement avoir ce recul et voir s’il y a des choses à améliorer.

Dédo : Dans la structure, des trucs comme ça, dans le scénario du spectacle. “Tiens ce n’est pas assez clair, il faudrait peut-être mieux expliquer ici” etc. Mais après c’est vrai que le moteur créatif autour de ça c’est Antoine et moi.

A chaque date, quand tu as fait deux trois trucs qui fonctionnent moyennement, généralement tu dis : “on change ou on vire”. Mais le but du jeu c’est de régulièrement mettre des coups de tournevis dans le show, un peu comme n’importe quel spectacle d’humour quelque part. Mais même pour un concert live, quand tu fais des résidences pour que les lumières soient au top etc. là c’est pareil sauf que c’est autour d’un spectacle musical.

Schoumsky : L’idée c’est qu’on se donne aussi des ouvertures pour de l’impro parce que plus le spectacle est cadré, et nous on veut garder ça parce que ça reste un concert mais pas que ce soit lisse jusqu’au moindre top de mains et tout, ça pue le réchauffé. En terme de structure narrative c’est très carré mais autour, il doit y avoir la possibilité de se marrer, de surprendre pour que chaque soir soit un peu différent.

Dédo : En tant que frontman je suis plus là à les haranguer sur des moments de live. Après ce n’est pas une question réponse, ce n’est pas une conférence Ted.

Schoumsky : Après vu que c’est un duo de jeu et de confrontation, forcément il y a une complicité avec le public. Un coup ils seront avec Dédo, un coup avec moi.

Dédo : Mais il y a effectivement une vraie participation du public dans le sens où on leur fait faire des choses dans le spectacle et le fait de jouer avec eux, c’est important. A partir du moment où c’est du live, tu ne peux pas faire comme s’ils n’existaient pas. Donc si ça part en couille et que quelqu’un sort une connerie, on ne va pas faire genre on ne l’a pas entendu. C’est un spectacle vivant de bout en bout.

Et donc la musique rock. Vos premiers pas, vos premières découvertes ?

Schoumsky : Moi je découvre le rock avec mon frère qui me lâche un CD de Metallica, “Master Of Puppets”, je tombe assez vite fan et avec mon premier argent de poche, je m’achète mon premier CD, Aerosmith “Toys In The Attic”. Puis ensuite AC/DC, Manowar (rires).

Dédo : Tu écoutais Manowar ? Tu sais qu’ils sont au Hellfest cette année, ils font leur dernière date en France.

Schoumsky : Oui. En fait j’étais à la lettre “M” à la Fnac, je regardais Metallica et puis j’ai regardé autour et j’ai vu Manowar, la pochette m’a fait marrer et je l’ai prise juste à cause de ça. J’étais sur des basiques au début mais Iron Maiden jamais. Je détestais sa voix à l’époque et je sais pas, je trouvais que c’était des gros touristes allemands d’un point de vue physique, et encore plus aujourd’hui. On dirait vraiment des mecs perdus en Thaïlande donc non. Puis il y a eu Rage Against The Machine, Korn, c’était toute la période 90, donc forcément.

Ma mère m’imposait Eddie Mitchell.

Dédo : Oh, ça va Eddie Mitchell !

Schoumsky : Non ça va, je n’ai pas à me plaindre, j’ai un père qui écoutait The Who et David Bowie ce qui a donné de petites bases quand même. Avant Metallica, j’ai eu Led Zeppelin, Deep Purple en tête assez tôt. Mais j’ai par exemple un grand-père qui est fan d’opéra et ça… Je passais mes vacances dans le Sud chez lui et j’ai bouffé de l’opéra et du classique depuis que j’ai 0 ans. Mais j’aime le classique, l’opéra ça peut être compliqué. Si c’est Mozart ça va, je n’aime pas les opérettes. Offenbach, je chie sur Offenbach et tant pis, n’en déplaise. Je suis un gros fan de symphonique et étonnement le symphonic metal, ils se rejoignent assez souvent.

Dédo : Sur le symphonique metal.

Schoumsky : J’ai vite été fan des concerts de metal qui s’adjoint des orchestres, ça donne un truc qui me plait bien.

Dédo : Moi j’ai démarré tout petit, toi ton père Bowie etc., moi avec des grands parents italiens, musique traditionnelle italienne. Il a fallu que je m’émancipe très rapidement.

Mes premiers souvenirs musicaux, il y avait Michael Jackson avec “Thriller”, Prince avec “Purple Rain” et au début de l’adolescence, je suis vite passé au metal. Déjà parce que l’imagerie me rendait dingue, et c’est Iron Maiden qui m’a fait découvrir ça au début avec les pochettes d’albums. A onze ans, j’avais un grand cousin qui avait un album de Maiden, je ne me souviens plus laquelle, sans doute “The Number Of The Beast”, donc j’étais à fond et j’étais allé à la bibliothèque de chez moi qui faisait aussi médiathèque, et quelques semaines après, je suis passé à Morbid Angel. J’ai sauté comme ça à pied joint dedans.

Toi aussi tu étais dans le rayon “M” ?

Dédo : Même pas. C’est le mec de la médiathèque, il m’a dit : “écoute, tu aimes bien ça, tu es assez petit ça me fait rigoler, écoutes ça, tu verras” et ça m’avait presque traumatisé. L’album c’était “Abominations Of Desolation”, et la première démarre sur une espèce de litanie démoniaque et moi je me disais que j’écoutais un truc qui allait ramener le Mal sur Terre. Bon après tu relativises, la musique était super extrême et ça m’a donné envie d’écouter d’autres trucs extrêmes. Du coup quand tu pars de très loin, tu peux vite de balader dans le delta et après ça a été Metallica et les classiques comme tout le monde mais j’étais très Sepultura avec “Roots”, le thrash avec Slayer. Donc le metal ça a été rapide et avant tout extrême. Ensuite tu redescends un peu, là mon groupe préféré, de tout ce que j’ai écouté, c’est NIN. C’est de l’indus. Mais à côté de ça, j’aime bien aussi Dead Can Dance, le groupe que j’ai vu le plus en concert c’est The Cure, ça reste un panel assez large. Je suis un grand fan de Depeche Mode. Mais tous les metalleux sont des fans de Depeche Mode.

Schoumsky : A cause du maquillage sous les yeux ça. Il met du noir sous les yeux.

Dédo : Non.

Schoumsky : Récemment si.

Dédo : D’accord. (rires) Nan mais musicalement ça bute quand même.

Donc tu fais de la guitare. Comment cela t’est-il arrivé ?

Dédo : Avec les doigts je crois.

Schoumsky : Avec les doigts oui. Les meilleurs outils du corps humain. Euh comment donc ? C’est simple, j’ai dit à mes parents un jour que je voulais une batterie, j’ai eu un piano et du coup j’ai fait de la guitare.

Dédo : Logique pure.

Schoumsky : Du coup je suis un batteur frustré, je tape un peu, j’apprends la batterie. Du coup je fais du piano et la guitare, vu qu’à un moment tu es en âge de te rebeller et que tu veux qu’on accède à tes désirs parce que bordel, donc ma première guitare c’était une guitare de merde pas chère

Electrique ?

Schoumsky : Oui il y avait de l’électricité dedans. Et après, j’ai acheté une Jackson.

Dédo : Ah pas mal !

Schoumsky : Et après la Jackson j’ai acheté, celle que j’ai encore aujourd’hui sur scène, une Gibson SG noire signature Tony Iommi.

Dédo : Eh oui les gars, Black Sabb’. Et pourquoi une Jackson ?

Schoumsky : C’était à cause de la forme de la guitare, comme celle de James Hetfield et je voulais la guitare comme lui. Voilà parce que j’étais influençable.

As-tu pris des cours ? Appris tout seul ?

Schoumsky : J’ai eu deux trois cours vite fait donc non, j’ai appris sur “Kill ‘Em All” parce qu’il fallait juste faire la corde de Mi très vite.

Dédo : (rires) Il faut faire très très vite hein.

Schoumsky : Donc tous les groupes de ce style ça allait et j’ai appris avec “Guitar Part” aussi. J’achetais les tablatures et il n’y avait pas ce truc génial qui s’appelle YouTube parce qu’aujourd’hui c’est bien pratique même aujourd’hui j’apprends des morceaux. Laborieusement j’ai écouté les CD et joué en même temps.

Pareil, même question pour le chant.

Dédo : Pareil, une guitare et tu joues. (rires) Non je ne sais pas, j’ai toujours joué, chanté dans ma chambre avec un coussin devant la bouche pour pas te faire gauler par les gens autour : “eh qu’est-ce que tu fais ?” “non rien j’ai mal aux doigts…” Puis comme beaucoup, j’ai eu un groupe au lycée, donc tu fais des covers comme tout le monde et tu tentes deux trois compos mais je suis vite passé à la comédie donc j’ai eu moins de temps à accorder à ça.

Qu’est-ce qui t’as attiré dans le chant ? Au détriment d’un instrument.

Dédo : Je jouais de la guitare aussi mais je pense que le côté chant c’est aussi le côté d’être devant. J’aime bien avoir le lead parce que quand on fait du one man show en général, c’est que tu as envie d’être sur scène et de partager avec les gens quelque chose. Puis dans une chanson, la musique est partie intégrante du truc mais sans chant ça devient… une instru quoi. Donc tu as envie, c’est stimulant de voir des gens à des concerts qui reprennent des paroles, donc tu as envie d’être un peu ça. L’occasion s’est ensuite présentée sur ce projet-là, donc c’est parti.

Quid de Fifou et Cléo ? Comment les avez-vous embarqués dans ce projet ?

Schoumsky : Fifou, grâce à la bouffe. Parce que c’est quelqu’un qui peut se contenter d’un salaire fait de sucre.

Dédo : Oui on l’a trouvé dans un supermarché en fait, au rayon gâteau et on s’est dit : “tiens”. Il tapait très fort sur le sol mais en rythme.

Schoumsky : Du coup vu qu’on avait un sac à dos rempli de Pitchs, on l’a attrapé comme ça.

Dédo : C’est un kidnapping mais quelque part on lui a rendu service aussi.

Schoumsky : Et Cléo, elle voulait… qu’est-ce qu’elle voulait ?

Schoumsky & Dédo : (rires)

Dédo : Elle voulait faire de la basse dans des vêtements brillants.

Schoumsky : C’est une sentimentale et elle galérait donc peut-être qu’en tournée, il y aurait moyen de pécho. “Il y a la tournée” “Cool je viens”.

Non en vrai, Fifou, c’est Xavier Gauduel, c’est notre ancien tourneur, on avait une troupe de comiques et c’est lui qui s’occupait de trouver les dates. Et durant mes recherches pour monter ce spectacle, outre Dédo qui sait chanter, j’apprends que Xavier est un batteur de metalcore et tout bêtement je lui demande : “ça te branche ?” et pour le coup il nous connait très bien nous et notre humour donc il n’allait pas être surpris, lui-même le pratique un peu, donc ça s’est fait naturellement comme ça. Et Cléo, on a fait un vrai casting, parce que pour l’histoire écrite on voulait vraiment que ce soit une fille, pas juste une question de quota.

Dédo : Pour l’histoire du monde aussi, c’est bien d’avoir des meufs dans des groupes.

Schoumsky : Donc tu contredis ce que j’ai dit. Ce n’est pas pour les quotas mais c’est pour les quotas. (rires)

Dédo : C’est pour les deux en fait. Je trouve ça bien d’avoir une fille dans un groupe.

Schoumsky : Déjà le fait de s’appeler Princesses Leya et d’avoir une fille dans le groupe, ça participe à ce qu’on voulait. On met un peu d’ironie dans ce monde très viril qui est très estampillé, très velu disons.

Dédo : Ironiquement parlant, c’est moi qui ai les cheveux les plus longs dans le groupe.

Schoumsky : Evidemment, et qui porte des sous-vêtements en dentelle.

Dédo : Evidemment.

Schoumsky : Cléo joue le rôle de ma femme dans le spectacle.

Dédo : Mais vous êtes ensemble ou mariés dans le spectacle ? Parce qu’on l’a jamais défini ça.

Schoumsky : Tu vois, ça c’est pas un truc à dire en interview.

Dédo : J’ai envie de savoir. (rires)

Schoumsky : J’ai fait ma demande et elle y réfléchit.

Dédo : Ah voilà ça m’intéresse.

Schoumsky : Elle m’a obligé à faire une demande, parce que vu son personnage dans le spectacle, je suis plutôt du genre soumis.

Dédo : C’est la dominante.

Schoumsky : On a affaire à une bassiste psychopathe. En fait elle a fait la tournée juste pour me surveiller, dans l’histoire, pour checker que je n’aille pas voir ailleurs. Donc elle a appris la basse en deux heures. On part du principe que pour la basse, ça ne demande pas un savoir-faire énorme.

Dédo : Et au final elle a choppé un niveau de psychopathe en deux jours.

Schoumsky : Non mais en vrai Cléo c’est la plus gentille au monde et c’est surtout une excellente bassiste et qui se balade sur tous les styles et ça apporte beaucoup justement au spectacle.

Vous avez récemment enregistré trois titres. Est-ce de l’inédit ? Va-t-on les voir durant le spectacle ?

Dédo : C’est dans le spectacle oui. C’est pour que les gens se rendent compte de ce qu’on va faire, la teneur musicale. Donc tu as trois trucs qui sont assez différents et qui sont représentatifs : la reprise de “Makeba” de Jain dont on a fait un clip, une cover pure et dure; un mash up qui s’appelle “Balls Balls Balls” entre “Boys Boys Boys” de Sabrina et “Links” de Rammstein, je vous laisse écouter pour vous rendre compte; une composition qui s’appelle “La Vieillesse” qui est une petite chanson qui parle donc du troisième age sur ce qui pourrait se rapprocher le plus à du Brassens. Et on pense éventuellement à d’autres titres aussi.

 

Est-ce qu’on pourrait avoir un vrai album au final ?

Dédo : On y réfléchit.

Schoumsky : C’est en réflexion, on verra la tête du spectacle dans un an je pense et il est probable qu’il y ai le CD des chansons du spectacle. C’est envisageable.

Du coup, votre spectacle, votre comédie musical, ‘fin on ne sait plus comment appeler votre projet.

Dédo : Personne ne sait !

Pourrait-on envisager de vous voir durant les festivals l’été prochain ?

Schoumsky : C’est ce qui est prévu mais il est encore tôt pour en parler. C’est Cartel Concerts qui s’occupe de tout ça et ils font les choses très bien.

Dédo : Tout ce qu’on peut dire c’est que d’ici décembre, on va faire une annonce intéressante.

Schoumsky : On ne peut rien dire de plus mais on a une année 2019 qui se prépare, et qui va être chouette.

Mais du coup vous sentez que votre spectacle peut se transposer en festival, qui n’est pas le cadre intimiste d’une salle de concert.

Dédo : Ah bah oui, le but c’est ça.

Schoumsky : On ajustera forcément. On a fait un petit test dans un festival, le Kave Fest, d’un mec qui a monté un festival dans son jardin avec trois-cent personnes. C’était vraiment cool. Du coup on s’est rendu compte ce que c’était de jouer en plein air face à des gens qui en sont à leurs sept ou huitièmes bières.

Dédo : Tu peux dire bourré, effectivement.

Schoumsky : Même s’il faut garder cette identité de théâtralité.

Dédo : Il faut recentrer un peu plus sur la musique pour pas que les gens soient là : “Ehhh, joue un peu”.

Schoumsky : Tu peux recevoir une pluie de : “On s’en bat les couilles” qui peut arriver très vite. (rires)

Dédo : Donc oui, le but c’est évidemment de s’adresser au plus grand nombre de personnes. Et s’il faut passer sur France 2, on passera sur France 2. Ca dépend le cadre.

“Taratata”.

Dédo : Ah bah là oui j’y vais direct.

Mais il faut demander à Nagui.

Un petit mot sur Cartman qu’on entend à la fin de chaque vidéo.

Dédo : Déjà un, le personnage pourrait très bien être dans le spectacle. En tout cas l’aimer.

Schoumsky : Il est déjà dans le spectacle quelque part.

Dédo : Sans vouloir trop en divulguer, on l’entend.

Schoumsky : De plus, Christophe Lemoine, la voix de Cartman, est un ami et puis c’est con mais Cartman représente assez bien l’esprit dans lequel on est quand même c’est-à-dire une forme d’humour.

Dédo : Transgressif et bête.

Schoumsky : Donc il y a lien quand même dans l’ambiance qui n’est pas si éloigné.

Dédo : Le spectacle est plus Cartman que Maya L’Abeille. S’il y a des apiculteurs qui nous écoutent, mais à un moment désolé, on ne ment pas aux gens.

Y a-t-il un message/une morale à votre spectacle ?

Dédo : Pas vraiment. Il y en a un à la fin.

Schoumsky : Si. Il y a un message très peace & love

Dédo : De tolérance, quel que soit ta musique, même si tu es à l’opposé de l’autre, au final tu peux te retrouver malgré tout sur plein de choses. Même sur scène.

Schoumsky : Malgré tout à la fin, il y a : dans la vie il faut faire les choses pour soi-même, il ne faut pas les faire pour les autres. Il faut vivre ses rêves.

Et donc la dernière question : nous sommes “RockUrLife”, donc qu’est-ce qui rock votre life ? Et dit comme ça en Français, il faut avouer que ça ne le fait pas trop.

Dédo : Moi c’est la cuisine italienne clairement. J’ai été élevé dans cette culture-là, et tout peut disparaitre ça me rendra moins triste que si ça, ça disparait. Rocke ur lifeu (ndlr : avec l’accent italien). On dirait Rocco.

Schoumsky : Moi je dirais un enfant de deux ans et demi.

Dédo : Ah. Rocco, un enfant de deux ans et demi. Tu as le sens de la liaison.

Schoumsky : Et bim. Non mais comme pour le moment il ne parle pas encore, il pousse des hurlements et des “ahhhhhhhh” avec moins de grain.

Dédo : Bah oui sinon il faut lui faire faire des chœurs sur le prochain titre qu’on enregistre.

Schoumsky : Un enfant ça te retourne la gueule oui. Sinon je n’ai pas de…

Dédo : Bah des lasagnes maison mec. Je suis désolé, je l’adore mais des lasagnes maison…

Schoumsky : C’est vrai qu’entre des lasagnes et mon fils…

Dédo : Et même lui te dirait : “normal papa”.

Schoumsky : Et surtout les lasagnes ça ne se réveille pas à cinq heures du matin en criant : “ouaiiiis je veux la sauce tomate”.

Conclusion.

Schoumsky : L’hologramme de Princesse Leia qui disait : “vous êtes notre seul espoir”.

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