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AUDREY HORNE @ Nouveau Casino (06/12/14)

Encore une bien belle affiche qui risque de nous réchauffer en ce samedi soir de décembre ! Et une affiche cosmopolite réunissant les Norvégiens d’Audrey Horne, les Espagnols de ’77 et les Danois de Pet The Preacher qui viennent investir le Nouveau Casino.

Ce sont ces derniers qui ont la tâche d’ouvrir sur la tournée. PET THE PREACHER officie dans un heavy plutôt varié, allant du doom/stoner lent au heavy agressif et énergique. En tout cas, le groupe officie dans un registre clairement gras et lourd. Le son nous le confirme, avec une basse surmixée. Son, qui même si il prend au corps et nous pousse dans l’ambiance du trio, se révélera tout de même trop fort. Le public, encore clairsemé, réserve un accueil timide mais poli aux Danois qui semblent vraiment vouloir emporter l’audience dans son univers. Une setlist variée, à l’image du son, aura pu en décontenancer certains, mais il s’avère que Pet The Preacher nous aura montré l’étendue musicale de son répertoire. Une première partie, qui même si elle faisait figure d’outsider “heavy gras” sur l’affiche, s’est révélée intéressante et qu’il faudra revoir dans d’autres conditions, comme aux Stoned Gatherings où ils ont déjà joué.

 

 

Changement de style et d’ambiance avec les espagnols de ’77. Le groupe, emmené par deux frères, est fan d’AC/DC et ne s’en cache pas. Le nom du groupe fait d’ailleurs référence à l’année où est sorti le “Let There Be Rock” des Australiens. La salle s’est bien remplie et c’est indéniable, le combo dégage une belle énergie et sait mettre l’ambiance. Le guitariste donnera même de sa personne en prenant un bain de foule et en montant sur le bar tout en continuant à jouer ! Seul problème, il y a les groupes qui ont des références, s’en inspirent et digèrent leurs influences, et il y a ceux qui même en proposant des compositions originales se rapprochent (presque) d’un tribute band. On s’approche là beaucoup trop du mimétisme. Au delà du fait que le groupe soit composé de deux frères guitaristes, le parallèle se fait également dans les tenues, le look général, ainsi que dans le jeu de scène et les gimmicks. On ne doute pas de la sincérité de la démarche et de la passion qui anime le combo, mais nous n’avons droit ici à rien de bien original. Belle énergie tout de même qui aura fait monter l’ambiance dans la salle.

 

 

AUDREY HORNE n’est pas rare en France ces derniers temps, mais impossible pour autant de faire l’impasse sur un de leurs shows tant le groupe s’est révélé être l’une des valeurs sures de ces trois dernières années en live. Au delà de nombreuses dates en province, les Norvégiens sont de retour dans la capitale pour la troisième fois en un peu plus d’un an. Et pour la deuxième fois en tête d’affiche dans un Nouveau Casino pas loin du sold out que le groupe mériterait ! C’est sur “Wolf In My Heart”, le morceau d’introduction du “Pure Heavy” qu’il est venu défendre sur scène, que la formation entame les hostilités. Comme à son habitude, les membres sont proches de l’assemblée et échangent tapes dans les mains, regards, sourires ou autres clins d’oeil. Le duo de guitaristes Ice Dale / Thomas Tofthagen est toujours aussi efficace et magistral, et nous offre ses poses bien connues de ceux qui ont déjà eu le plaisir de les voir à l’oeuvre. On ne s’en lasse pas ! Succès de “Youngblood” (2013) oblige, la setlist sera partagée entre ce dernier et le petit nouveau bien accueilli également. A l’exception d’un titre, elle se composera de titres des deux albums à part égale. Et même si les anciens opus, notamment l’éponyme, ont leurs qualités, nous ne bouderons pas notre plaisir de voir ces deux disques d’une efficacité redoutable, aussi bien en studio qu’en live, représentés. L’énergie et la sincérité dégagées par le groupe ne tardent pas à contaminer l’assistance qui chantera, sautera et acclamera les musiciens tout au long du concert. Le leader Toschie, en plus de déjà mouiller sa magnifique chemise sur scène, descendra dans la fosse au contact de ses fans. Il en profitera pour récupérer une bière qu’il partagera avec son guitariste Thomas en remontant sur scène, avant que ce dernier ne l’offre à un membre de l’audience. Guitariste qui lui aussi descendra dans la fosse. Le groupe aime son public et il aime aller à son contact, chose rare et très agréable ! Il est indéniable que voir Audrey Horne en concert donne le sourire et la patate. Le groupe s’amuse, le délire “Funkytown” du bassiste de la dernière tournée refait surface, ce dernier mimera une sodomie bon enfant sur son chanteur. Une vraie bande de potes qui reviendra pour un rappel de trois morceaux et qui terminera un show encore une fois excellent de bout en bout sur “This Ends Here” dans une ambiance de folie.

 

 

Une belle soirée qui aura réchauffé la foule, et surtout un groupe, Audrey Horne, qui ne fait encore une fois que confirmer tout le bien qu’on pense de lui. Il est incontestablement l’un des meilleurs actes live du moment, et cela ne semble visiblement pas prêt de s’arrêter. Si il continue à nous sortir des albums de la qualité des deux derniers, et à nous délivrer des shows de cette trempe tout en s’amusant et en prenant du plaisir, nul doute que les cinq Norvégiens continueront à rencontrer un succès grandissant. C’est tout ce que nous pouvons leur souhaiter tant ils le méritent, et ils méritent bien plus que leur succès actuel !

 

Setlist :

Wolf In My Heart
Holy Roller
Youngblood
There Goes A Lady
Volcano Girl
Out Of The City
Tales From The Crypt
Pretty Little Sunshine
Into The Wild
Show And Tell
Blaze Of Ashes
Straight Into Your Grave
—-
Redemption Blues
Waiting For The Night
This Ends Here