Chroniques

The Kooks – Listen

Trois longues années après la sortie de “Junk Of The Heart”, symbole d’une énième collaboration avec le producteur Tony Hoffner, les anglais de The Kooks reviennent sur le marché de la musique, avec un tout nouveau disque et une nouvelle technique de composition. Répondant au nom de code “Listen” et résultant d’une alliance entre les rockeurs et le producteur de hip hop Fraser T. Smith (Lily Allen, The Wanted, Ellie Goulding), ce nouvel essai marque aussi un changement de style de la formation, laissant de côté les ballades folk de “Inside In/Inside Out” (2006) ou les dernières expérimentations psychédéliques afin d’affirmer des mélodies plus catchy et rythmées. Une belle façon de redécouvrir ce groupe qui fête cette année ses dix ans d’existence.

Bien avant l’écoute de l’ensemble dans son intégralité, les membres The Kooks avait déjà fait parler d’eux avec la sortie du nouveau single “Down”. Fricotant avec une branche hip hop encore inconnue des british et une présence de riffs de guitare plus en arrière qu’à l’accoutumée, tout est fait pour prouver une prise de risque des musiciens. Des tentatives culottées dont ressortent des chœurs enchanteresses et des lancées de voix inhabituelles piquant la curiosité de tous. Par ailleurs, un élément transparaît vite au bout de plusieurs écoutes : la confiance apportée aux percussions dont la place a évolué de simple boite à rythme à ingrédient incontournable dans toutes les chansons, comme cela se dégage initialement du hip hop. Et la tendance se confirme dès le titre d’ouverture “Around Town”, second single de l’album, avec son intro composé d’un beat de batterie de Alexis Nuñez efficace, enjolivé par un synthé et des “oh yeah” aussi classiques qu’appréciables. Le jeu de guitare de Hugh Harris, quant à lui, s’exporte plus dans un style funk de second lieu, apportant plus d’éléments dans l’espace qu’une simple rythmique répétitive conventionnelle. Une qualité que l’on retrouve, par exemple, dans “Forgive & Forget”, l’histoire d’une séparation dans une ambiance plus que folklorique. Bien évidemment, cette récente direction n’implique pas un changement brutal général, mais bien sur des morceaux de transition, comme le démontrent les pistes “Westside” et “It Was London”, là où l’on aurait traditionnellement attendu le quatuor en 2014 : un indie rock avec quelques solos rock et un Luke Pritchard suivant une ligne de chant sans encombre ni extravagance. Le plus agréable dans tout cet ensemble, c’est le renouvellement des sons des Kooks. Fini de tout contrôler, place à la métamorphose telle que proposée par “Sunrise” ou le déboîtant “Are We Electric”, sûrement le titre indie pop dansant par excellence. Quoi qu’il en soit, on ne s’y perd pas, on y adhère quitte à s’en faire mal aux cervicales. On est, soit, bien loin de l’innocence du début, mais encore tellement éloigné d’un rock imbu de sa personne, dégageant plus d’arrogance que de BPM.

Dans l’ensemble, un opus plus dansant qu’à l’habitude, la touche hip hop en plus oblige. Bien décidés de s’acquitter de leur image du début, les anglais s’en sortent plus que bien avec des morceaux recherchés et saisissants qui rentreront parfaitement dans les futurs sets. Ce qui est évident, c’est que la bande de Luke Pritchard a fait le bon choix en changeant de producteur, tout en conservant une perspective radio friendly immuable. Diggy diggy!

Informations

Label : Universal Music / Mercury
Date de sortie : 08/09/2014
Site web : thekooks.com

Notre sélection

  • Are We Electric
  • Forgive & Forget
  • Down

Note RUL

4.5/5

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