Chroniques

Sound City – Sound City: Real To Reel

Les britanniques ont Abbey Road, les américains ont Sound City. Ce studio d’enregistrement, situé à Los Angeles, a vu passer des légendes du rock, allant de Metallica à Neil Young, en passant par Nirvana. C’est sur ce lieu emblématique de la musique, fermé depuis 2011, que Dave Grohl a choisi de réaliser son premier documentaire, “Sound City”. Fondé à Van Nuys, en Californie, en 1969, le studio fût célèbre pour sa console Neve, décrit par Neil Young comme “l’entreprise musicale sous stéroïdes”. Le studio est resté analogique, même avec la montée de la technologie numérique. Lors de la fermeture, Grohl a acheté la console légendaire et il l’a déplacé dans son propre studio, le Studio 606. Dave Grohl présente ici un hommage à Sound City sur toutes les onze pistes, par le biais d’un supergroupe temporaire. Ils sont tous ici : Nine Inch Nails, Slipknot, Queens Of The Stone Age, Kyuss, Cheap Trick, Fear, Black Rebel Motorcycle Club, et Rage Against The Machine, sans oublier Stevie Nicks, Rick Springfield et Paul McCartney.

Démarrage en trombe avec “Heaven And All”, où Dave s’associe aux petits gars de Black Rebel Motorcycle Club, pour envoyer un stoner rock explosif de très haute volée. Chris Goss remet une couche avec “Time Slowing Down”, accompagné du bassiste de RATM qui permet la césure entre envolée électrique et douceur lyrique. Stevie Nicks semble aussi plus excitée et envoûtante que jamais sur “You Can’t Fix This”. S’en suit, “Your Wife Is Calling”, un punk rock déchainé prouvant que Lee Ving n’a rien perdu de sa superbe. “Sound City”, se permet des écarts heavy sur “From Can To Can’t”, permis par un Corey Taylor plus sombre que jamais. Josh Homme impressionne sur “Centipede”, ballade folk aux allures de plaidoyer satirique sur la vie. La collaboration très attendue entre Paul McCartney et les anciens membres de Nirvana sur “Cut Me Some Slack” n’a pris que trois heures pour être écrite et enregistrée, mais elle n’en est pas moins explosive et saturée, la voix de l’ex-leader des Beatles est impeccable avec cet aspect granuleux. L’album se ferme sur la contribution du beau Trent Reznor, avec un chaleureux et suave “Mantra”, permettant de rappeler que, pour certains musiciens, la technologie numérique n’a pas été un raccourci, mais un moyen d’améliorer le rock !

Grohl a pour but d’honorer la magie de la table d’harmonie dans cette collection de chansons sous-tension, mais c’est clairement la magie de ses compagnons d’armes, l’inspiration et les co-productions les plus folles entre les musiciens du rock américains les plus doués de leur génération qui en fait un essai de très haute volée. Il est peu probable que cette B.O. sert de digne représentant du mouvement culturel auquel il veut être le porte-étendard; ou simplement qu’il génère des ventes aussi importantes que les disques à succès qui bordaient le mur de Sound City. Mais comme un exemple de la joie et de l’artisanat du rock n’roll, vous ne trouverez pas meilleur album et meilleur explicatif, pour le moment.

Informations

Label : Sony Music / Columbia
Date de sortie : 11/03/2013
Site web : buy.soundcitymovie.com

Notre sélection

  • Cut Me Some Slack
  • Your Wife Is Calling
  • Mantra

Note RUL

4/5

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