Chroniques

Panic! At The Disco – Death Of A Bachelor

Panic! At The Disco, onze ans de carrière, cinq albums, un succès grandissant à mesure que le line up s’affine (il ne reste que Brendon Urie aux commandes) et un groupe qui commence enfin à joindre popularité grand public et respect de l’underground pop. Attention, on n’en parlera pas dans “Les Inrocks” la semaine prochaine, mais tout de même, “Noisey US” a consacré un article relativement dithyrambique sur le sujet. Les (ou le) voici de retour avec “Death Of A Bachelor”, soit le disque de la maturité. Urie cite comme influences sa nouvelle vie de mari mais aussi Queen et Frank Sinatra, sans oublier de faire saliver ses fans hardcore en promettant un retour aux sources. Info ou intox ?

Too Weird To Live, To Rare To Die!” (2013) avait annoncé la couleur, P!ATD devient de plus en plus pop, de plus en plus radiophonique, tout en gardant une densité remarquable dans sa musique. C’est pop, c’est catchy mais la musique de Panic n’est jamais fainéante. Les singles le prouvent très bien. Que ce soit “Victorious” et sa guitare ravageuse ou “Emperor’s New Clothes” et son clip absolument dément, la machine Panic! At The Brendon Urie sait comment rameuter les foules et les faire danser. Car globalement, c’est ce dont il est question dans cet ensemble. Produit, enregistré et mixé par Urie himself, les onze chansons balancent de l’énergie à revendre et du bonheur à toutes les sauces. On pourra reprocher le fait que la plupart des morceaux se ressemblent à la première écoute, mais ce serait négliger quelques subtilités vraiment réjouissantes.

“Don’t Threaten Me With A Good Time” retrace une soirée particulièrement arrosée avec un petit côté nonchalant apporté par cette guitare tout droit sortie des premiers Arctic Monkeys, quand “House Of Memories” nous ramène très légèrement à l’époque de “A Fever You Can’t Sweat Out” (2005) pour l’un des meilleurs titres de l’opus. Si l’influence de Queen ne se fait pas particulièrement ressentir, si ce n’est dans la richesse des compositions et des arrangements (ce qui a toujours été la marque de fabrique chez P!ATD), celle de Sinatra en revanche est bien plus présente. Sans véritablement être un album de crooner, on sent que Urie a effectué un énorme travail sur sa voix pour lui donner beaucoup d’épaisseur (“Death Of A Bachelor”, “Impossible Year”) et le rendu est plutôt réussi. On distingue également un emploi des cordes et des cuivres avec discrétion, mais apportant toujours une touche soyeuse et majestueuse aux compositions. Mais Panic! At The Disco c’est surtout des tubes en veux-tu, en voilà et il le prouve encore avec l’hyper catchy “LA Devotee” qui, sans révolutionner le genre, est la chanson la plus aboutie de l’essai tant le refrain rentre aisément dans la tête.

Vous l’aurez compris, ce nouvel effort ne révolutionne rien mais apporte plus de profondeur et de richesse à la discographie de la formation. Avec un Urie seul aux commandes, la tournure est encore plus pop et pourra plaire tant aux fans de Justin Bieber que ceux ayant plus d’affinités avec des groupes plus rock. Nul doute que les prestations live seront également à la hauteur pour sublimer cet album. Panic! At The Disco ne déçoit pas et continue dans sa lancée. Et le monde suivra, ça ne fait aucun doute.

Informations

Label : Fueled By Ramen
Date de sortie : 15/01/2016
Site web : www.panicatthedisco.com

Notre sélection

  • LA Devotee
  • House Of Memories
  • Emperor’s New Clothes

Note RUL

3.5/5

Ecouter l’album

Nathan Le Solliec
LE MONDE OU RIEN