Chroniques

OneRepublic – Native

Près de quatre ans après “Waking Up”, le quintette américain pop rock, qui s’est largement fait connaître du grand public en 2007 grâce à son tube “Apologize”, est de retour dans les bacs avec “Native”. Un nouvel opus pour lequel le groupe a souhaité prendre son temps, repoussant sa sortie, initialement prévue pour l’automne 2012, en déclarant vouloir offrir aux fans le meilleur de leurs albums. Le moment est enfin venu de pouvoir en juger.

C’est toujours avec une certaine appréhension qu’on aborde la première écoute du nouvel effort d’un combo aussi populaire que OneRepublic. En effet, l’une des grandes problématiques entourant un franc succès sur les ondes, c’est qu’il est courant de voir l’artiste doucement mais sûrement perdre son identité musicale, prendre des raccourcis pour s’assurer de rester en bonne position dans les charts. Heureusement, “Native” est plutôt une agréable surprise de ce point de vue, pour être honnête. Bien que le son des cinq complices du Colorado est effectivement assuré d’envahir nos radios et programmes télé très prochainement, on ne peut dire pour autant que l’on ne retrouve pas là ce qui a pu nous plaire chez OneRepublic aux débuts de la formation : une instrumentation foisonnante, des refrains incroyablement catchy, un réel sens de la mélodie, et bien sûr une voix haut perchée virtuose, celle de Ryan Tedder, ici particulièrement impressionnante sur “Burning Bridges”, pour n‘en citer qu’un. Et bien que la galette regorge de tubes, il est agréable de voir que le groupe a fait un vrai travail d’écriture sur ces morceaux, afin d’éviter justement de tomber dans la facilité. Ainsi, alors que le titre d’ouverture “Counting Stars”, qui débute tranquillement avec la guitare acoustique et la voix de Ryan, ne paie apparemment pas plus de mine que ça, il surprend l’auditeur en prenant un nouveau départ au bout d’une vingtaine de secondes, avec un tempo accéléré et en configuration full band, piste finalement bourrée d’énergie et de bonnes ondes sur laquelle il sera difficile de ne pas avoir envie de se déhancher. De même, le formidable “Feel Again” prend le temps de se construire, partant de quelques battements de cœur pour s’étoffer progressivement, avant d’exploser en chœurs et percussions sur le premier refrain. En fait, la meilleure façon de percevoir cet album, est peut-être celle-ci : un remède efficace à la morosité ambiante, idéal pour se mettre de bonne humeur le matin avant d’affronter une longue journée de travail, ou encore pour se sortir les idées noires de la tête. Et on peut dire qu’avec des morceaux comme “Counting Stars”, “If I Lose Myself”, “Feel Again”, “I Lived” ou encore “Something I Need”, la mission est largement réussie. Néanmoins, parce qu’il ne peut pas y avoir que du bon, quelques pistes de l’opus se révèlent en dessous du lot, comme c’est le cas par exemple de “What You Wanted”, un peu simpliste et répétitive, ou de “Can’t Stop”, qui souffre d’un excès d’auto-tune sur la voix et présente d’étranges similarités avec le “Better in Time” de Leona Lewis, un fait qui pourrait passer pour une simple coïncidence si la formation n’était pas par ailleurs connue pour avoir collaboré avec la chanteuse pop à plusieurs reprises. Heureusement, le reste des morceaux ne déçoit pas, à commencer par “Light It Up” et son ambiance indie décalée qui fait un peu penser à du Kasabian, un pas de coté joliment maitrisé par le groupe. “Au Revoir”, l’unique ballade de la galette, met en avant le talent de la formation pour composer des mélodies chargées d’émotion, piano et cordes se complétant dans la plus grande harmonie. On relèvera encore le très beau “Preacher” et son atmosphère planante, très spirituelle, accentuée par les nombreux chœurs qui opèrent sur le refrain. Dommage toutefois qu’en guise de conclusion, le quintette ait opté pour un titre d’une minute trente à l’utilité assez discutable, l’inconsistant “Don’t Look Down”, tout en synthés et chœurs.

OneRepublic signe là un retour qui aura valu la peine d’attendre, avec un effort à la fois très frais et à la réalisation recherchée, hormis quelques accrocs. Nul doute que ce “Native” ne manquera pas de leur assurer encore une fois un large succès, qu’on peut qualifier de mérité.

Informations

Label : Universal Music / Polydor
Date de sortie : 26/03/2013
Site web : onerepublic.com

Notre sélection

  • Counting Stars
  • Burning Bridges
  • Preacher

Note RUL

3.5/5

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