Chroniques

Jake Bugg – Shangri La

Jake Bugg est (enfin) de retour avec un nouvel album très attendu par les fans de la scène indie rock mondiale. Après un premier essai, dévoilé en 2012 et d’excellentes critiques de la part des médias, ce jeune anglais se devait d’égaler son premier effort studio, d’égaler cette belle performance qui a su faire danser le monde entier, tout en restant dans cet univers british dans lequel il a su trouver sa place. Et il faut dire qu’avec “Shangri La” on arrive facilement à retrouver l’empreinte qui a fait sa réputation.

Ce qui fait tout d’abord le charme de ce nouvel opus, c’est le retour de la voix de Jake, avec un accent si anglais et si particulier, qui est à la limite de manger chaque mot prononcé, chaque syllabe. L’auditeur aura l’impression de retomber dans les années 60 et 70, dans le rock n’roll avec de petites influences country sur les bords. Comme dans le premier album, il y a des morceaux de moins de trois minutes mais, comme on aime le dire habituellement, “ce n’est pas la taille qui compte, c’est la façon de s’en servir” et Bugg s’est donné de l’efficacité à ses compositions et un entêtement assuré. Effort studio mi acoustique folk, mi électrique au son un peu sale, la répartition des chansons a été faite d’une façon ingénieuse, ce qui harmonise très drôlement mais astucieusement des titres aux styles assez différents -comme par exemple “What Doesn’t Kill You”, au style ressemblant un peu à du Arctic Monkeys et leur morceau “The Bad Thing”, suivi directement par “Me And You”, se rapprochant plus à du Dolly Parton avec son côté ballade country. Chaque morceau a sa petite particularité, comme si Jake Bugg ne s’accordait aucune limite musicale et c’est comme cela que l’on retrouve la mélancolique et sincère “Simple Pleasures”, l’entrainante et blues “Kingpin” ou encore l’indépendante et folk “Messed Up Kids”. Tout l’essai se laisse écouter et pourrait même se voir comparé à une journée de semaine, le matin apparaissant comme agressif et stressant (pistes 1 à 3), l’arrivée au boulot à la recherche d’une zenitude maximale jusqu’à la fin (pistes 4 à 7), le retour du stress avec les sorties du travail pour en arriver chez soi avec un long instant de détente (pistes 8 à 12).

Au final, rien a redire de ce disque, du rock indé par excellence. Et non, Jake Bugg ne tourne pas en rond par rapport son premier effort studio, chaque chanson ayant sa propre empreinte et son propre son. Un plaisir de cette fin 2013 comme cela fait du bien d’avoir dans ses oreilles avec toutes ces ballades de Noël qui règnent. Pour dévier un peu le mouvement punk : britpop’s not dead!

 

Informations

Label : Universal Music / Mercury
Date de sortie : 18/11/2013
Site web : jakebugg.com

Notre sélection

  • Slumville Sunrise
  • Messed Up Kids
  • What Doesn’t Kill You

Note RUL

4.5/5

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