Equilibrium – Erdentempel

Il leur en a fallu du temps ! Quatre années se sont écoulées entre “Rekreatur” (2010) et cette nouvelle galette musicale. “Erdentempel” est le fruit du travail acharné de René Berthiaume, guitariste et compositeur du groupe, sans bien évidemment oublié ses comparses Robse Dahn (chant) et Hati Refaeli (batterie). Alors qu’il ne restait que quelques semaines avant la sortie de l’opus, une surprenante annonce est intervenue du côté des Völkl. En effet, frère et sœur, Andreas et Sandra, ont annoncé leur départ du groupe pour se concentrer sur de nouveaux projets. Dom R. Crey (Wolfchant) intègre par la suite le groupe au poste de guitariste et le poste de bassiste est confié à Jen Majura; la caution féminine est sauve ! Equilibrium continue ainsi son chemin avec ce troisième lineup.

Suite à une courte introduction “*Was Lange Währt” démarre tambour battant. Le titre est accrochant et met d’emblée en valeur les signatures du groupe : rythmiques simples, mélodies dansantes et une belle et rugueuse voix qui harmonise le tout. “Waldschrein” emboite le pas sur le même modèle. René est soucieux du moindre détail et les innombrables arrangements sont le fruit de son travail acharné en studio (il a également produit l’album). Par la suite, deux différentes phases vont se révéler. L’une axée sur la joie et le folklore que dégage la musique du groupe avec entre autre “Uns’rer Flöten Klang” taillé pour faire la fête ! Il vous sera impossible de rester les bras croisés à votre bureau et l’envie d’une bière se fera rapidement ressentir, bröst ! Une mention spéciale est également accordée au solo de flute à partir de 2’55. “Heavy Chill” ne laissera que peu de place au repos également, et son côté speed relance parfaitement cet instant de l’album. Le côté épique refait, d’ailleurs, son apparition bien que la temporisation suivante soit surprenante. “Wirtshaus Gaudi” mettra à l’honneur la boisson alcoolisée avec un clip totalement déjanté. Puis, la seconde facette de l’album est plus sombre avec notamment “Karawane”, bien que les mélodies parfois féériques sonnent ici et là. Equilibrium est adepte de ces associations, tout comme avec “Freiflug” qui va considérablement ralentir la cadence de l’écoute. “Wellengang” fera de même plus tard avec une puissance bien plus importante encore. Enfin, les onzième et douzième titres semblent adopter une facette plus lugubre et plus solennel, moins axés sur la vista mélodique et folklorique. Le timbre est plus sombre, Robse délivre des growls plus graves et les arrangements se dispersent beaucoup moins que précédemment. “The Unknown Episode” conclue l’opus sur une note bien différente. Pour leur premier titre intégralement chanté en anglais, la dynamique est plus retenue et le titre développe une ballade folklorique, idoine pour se balader au travers d’un bois en Allemagne.

Comme à son habitude Equilibrium délivre là un album d’excellente facture mais celui-ci qui laisse parfois l’auditeur sur sa faim. En effet, outre les majestueux arrangements et les titres accrocheurs et entrainants dont ils ont le secret, les allemands peinent à lier les titres entre eux. Il suffit de comparer cet album avec “Sagas” (2008) pour comprendre cette bizarre évolution. La base reste pourtant la même mais les horizons thématiques se dispersent beaucoup trop par moment; tout est question d’équilibre à vrai dire. Peut-être que le nouvel lineup insufflera une fraicheur de composition et de nouvelles idées avec un investissement peut-être plus importants des différents musiciens. Espérons néanmoins que l’attente de durera pas quatre longues années pour mettre la main sur le cinquième album d’Equilibrium.