Chroniques

Dream Theater – Dream Theater

L’une des figures emblématiques du metal progressif fait son grand retour. “Dream Theater” signe le douzième effort studio de la formation originaire de New-York. Deux années se sont écoulées depuis le dernier “A Dramatic Turn Of Events” et l’intégration de Mike Mangini à la batterie, et c’est ainsi que le premier album éponyme du groupe voit le jour, en cette année 2013. Un choix assez étrange et très discutable en somme, mais rien n’arrêtera James LaBrie, John Petrucci, John Myung, Jordan Rudess et Mike Mangini. Qu’attendre de ce deuxième acte, post-Portnoy ? Un souffle nouveau envahira-t-il les ondes durant les mois à venir ?

L’épopée débute sans attendre avec “False Awakening Suite”. Une instrumentale qui est déjà bien fournie et qui installe une atmosphère plutôt spéciale. En effet, à l’image de quelques passages, au cours des titres à venir, l’impression d’écouter une bande originale d’un long métrage, se fera fortement ressentir; une facette cinématique plus appuyée et revendiquée par Petrucci. Il sera également possible de penser à quelques univers de jeux vidéo, tellement les sonorités sont fantastiques et fantaisistes. Suivi par le premier single de l’album, “The Enemy Inside”, les choses sérieuses prennent ainsi place. Avec un bon nombre de semaine pour appréhender ce morceau, beaucoup auront remarqué son côté très très heavy, par rapport à ce que proposait la formation ces derniers temps. Les montées progressives et l’apparition des mélodies en mode “chorus” font petit à petit leurs apparitions, accompagnées par la voix de LaBrie. Sans surprise, la production est impeccable et chaque instrument est identifiable sans problème majeur. De plus, le choix de ce titre, en guise de single, est facilement compréhensible. Un titre bankable qui ravira, sans doute, les fans de DT mais également les curieux; rien de surprenant au final, passons donc à la suite. “The Looking Glass” se laisse écouter jusqu’à arriver à la quatrième étape : “Enigma Machine”. Près de dix ans sans avoir la moindre instrumentale, à proprement parlé, et voilà que “Enigma Machine” fout LA grosse mandale de l’effort. Le morceau traverse, une fois de plus, un milieu très cinématographique et hyper structuré. LaBrie au repos, les quatre monstres s’emploient et déballent l’artillerie lourde, sous la houlette de Petrucci. Mangini est également irréprochable derrière son kit et imprime des phases de d’un énorme niveau; rien d’étonnant lorsqu’on connait la carrière de celui-ci. Arrivé à 3’38”, quelques éléments feront rapidement penser aux phases instru’ de “The Count Of Tuscany”, recyclage ? Néanmoins, le déballage technique qu’on leur connait ne sera pas abusif, comme certains pourraient le croire. Alors que “Surrender To Reason”, écrite par Myung, traite de l’adversité, comme nous l’indiquait James LaBrie au cours d’une interview, “Behind The Veil”, elle, prend son inspiration au travers des événements de Cleveland, où trois jeunes femmes furent gardées captives dans un sous-sol. Un titre fort d’intensité et dont l’impact sur l’écoute ne peut être nul. Il sera sans doute le morceau le plus sombre et le plus mélancolique de l’opus; la voix décriée – à tort – de James se mêle parfaitement au thème et les arrangements de Jordan Rudess viennent sublimer ce brouhaha organisé. Neuvième et dernier titre, suivant “Along For The Ride”, “Illumination Theory” marque la fin de l’écoute, cependant ne vous précipitez pas, il reste encore vingt-deux minutes à déguster. Traditionnelle marque de fabrique, les titres “à rallonge” font également l’identité de Dream Theater et c’est toujours avec une grande impatience que ces titres sont abordés. Comme prévu, les cinq phases qui composent ce final track, s’articulent merveilleusement bien et laissent place à de véritables surprises auditives. Laissez-vous aller, une poignée de mots se seront suffisants pour décrire ce titre.

Que dire ? “Dream Theater” marque bien plus les esprits que son prédécesseur et se trouve être un excellent essai. Un brin de fraicheur souffle et la créativité est, peut-être, plus explosive et pertinente que ces dernières années. Mangini tient son rang, le tout accompagné par des Myung et Rudess “on fire”. Bien que James LaBrie n’ait pas participé à la phase d’écriture pour cet album, il réussit tout de même à faire voyager l’auditeur au fil de l’écoute. Quant à Petrucci, il tient parfaitement son rôle de mastermind et met à contribution ses comparses. Un petit bémol vis-à-vis du titre, qui parait plutôt étrange pour un douzième album et en l’absence d’un de ses membres fondateurs. Nul ne doute que le spectacle qui sera donné autour de ce disque tiendra toutes ses promesses !

Informations

Label : Roadrunner Records
Date de sortie : 23/09/2013
Site web : www.dreamtheater.net

Notre sélection

  • Illumination Theory
  • Enigma Machine
  • Behind The Veil

Note RUL

4/5

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