Chroniques

Doyle Airence – Monolith

Sous le nom de Doyle à leur début, en 2007, les cinq parisiens marquent la scène metal et post hardcore française et se lancent dans une tournée européenne où ils partageront la scène avec de nombreux groupes, notamment The Chariot, Deftones, MyChildren MyBride, Between The Buried And Me… En 2013, ils changent de nom pour devenir Doyle Airence et annoncent leur nouvel album, “Monolith”, qui sortira sur Lifeforce Records (Trivium, Between The Buried And Me, Caliban) le 14 octobre en Europe.

“03.11.11” ouvre l’essai dans un calme lunaire à l’univers dystopique rehaussé de collages sonores. Le morceau évoque dès le départ l’atmosphère planante qui va régner tout au long du disque. L’énergie de la formation prend toute son âme avec la seconde chanson, “Painting With Lights”, qui, de façon bien amenée, laisse le temps à chaque organe sonore de s’installer, avant de vivre un véritable effondrement apocalyptique signant une dimension instrumentale lente et chaotique à la Converge, accompagnée d’un chant prenant. S’installant définitivement dans une voie plus mélodique hardcore, l’opus s’articule et transporte autour de morceaux instrumentaux. Les arpèges, les guitares claires et l’entrée apaisée de “The Great Collapse” mettent en place la légèreté du corps instrumental qui monte en crescendo. “Effort.Accumulation.Revelation” emmène en plein désert arctique avec des guitares ciselantes à la Mogwaï, que l’on retrouvera plus particulièrement dans le minimaliste “Liquid Skies” avec un chant scandé au loin, qui s’efface derrière le sublime battement de batterie. Son alter ego, “Destruction.Discovery.Meditation”, se contente de réciter le chant de quelques notes de guitares dans le souffle d’un vent glaciale. Avec “And The Gods Will…” (2010) comme dernier album en date, quelques morceaux conservent un penchant metalcore. “Stonefields” est sans doute le morceau le plus énergique, le plus rapide et le plus énervé de l’ensemble. Le titre fait la démonstration de la puissance vocale de Thomas V, mais ne lâche pas pour autant ses moments planants et ses guitares hautes perchées. “We Were Kids” poursuit, par une attaque franche, la dynamique énergique entamée par “Stonefields” en commençant de façon directe. La piste est essentiellement centrée sur la mise en valeur du chant, particulièrement sentimentale et tiraillante. Le brave et lumineux “Friendly Fire” déploie des riffs metalcore, rythmés par une batterie opaque et saccadée puis, de façon inattendue, nous plonge dans une accalmie océanique hardcore mélodique, avec une voix qui transmet peine et émotion. “Left Unsaid” ajoute la dynamique metalcore dans la construction de son riff, à la puissance d’une teinte Defeater. Parcourant une série de mouvements différents au fil du morceau, Doyle Airence peut donner l’impression d’épuiser son schéma narratif, mais demeure toujours construit et prenant. “Collisions” met fin à l’album dans la symétrie de “03.11.11”. Modelé dans un souffle sonore spatiale et désertique, incrusté d’un collage sonore sur fond d’écho de piano et d’une batterie à la fois discrète et présente, la création finit par s’évanouir, clôturant la galette aussi bien qu’elle a commencé.

“Monolith” inscrit le groupe parisien dans une dynamique mélodique hardcore clairement prononcée; comme l’évoque son nom, taillé dans un seul et même bloc de pierre, l’effort est efficace et cohérent. Comme une nouvelle peau qui les sort du cadre amateur, Doyle Airence revêt son nouveau nom de bonne augure.

Informations

Label : Lifeforce Records
Date de sortie : 14/10/2013
Site web : www.doyleairence.com

Notre sélection

  • Painting With Lights
  • Effort.Accumulation.Revelation
  • The Great Collapse

Note RUL

3.5/5