Chroniques

Chunk! No, Captain Chunk! – Pardon My French

Nés en 2007 dans notre belle capitale française, Chunk! No, Captain Chunk! grandit au fil des albums et vient d’en faire la démonstration avec son nouvel opus “Pardon My French”, sorti le 29 avril dernier. Disponible via Fearless Records (Miss May I, Chelsea Grin, Abandon All Ships…), label sur lequel ils ont signé en 2011, et produit par Joey Sturgis, ce disque, aux mélodies toujours aussi accrocheuses dans leur moule pop, introduit une violence qui s’illustre par des assauts hardcore combinés à la force du metalcore.

“Pardon My French”, c’est avec cette touche d’humour quelque peu ironique que les Chunk! No, Captain Chunk! avancent depuis toujours, bien décidés à se faire une place en dehors de la sphère franco-française. Produit français sous appelation easycore, les cinq jeunes creusent leur voix dans une musique alliant metalcore et pop punk. L’album commence et le groupe recommence, avec “Restart”, single utilisé pour annoncer leur retour en scène. Une ouverture qui débarque comme une comète. Revoilà alors la fraîcheur des français qui proposent une musique entrainante, à la fois légère et puissante. Dans “Taking Chances”, l’alternance de Bertrand Poncet, entre growl et chant clair, laisse paraître une schizophrénie assez fascinante; qui annonce par ailleurs, le titre suivant, “Bipolar Mind”. Troisième morceau et très saccadé dans sa structure, cette chanson fait la démonstration de tous les artifices sonores utilisés pour le chant, qu’il sera possible de retrouver au cours de l’ensemble, tels des échos et des effets de voix. La puissance du hardcore semble sévir le groupe qui ne se laisse pas envahir par l’attrait de la pop en ne négligeant pas un son lourd et de nombreux moshparts. Véritable bombe dévastatrice dans “The Progression Of Regression”, le scream et le growl puissant produisent une énergie violente. L’effort, d’une manière générale, n’y va pas par quatre chemin, c’est tout du moins ce que semble dire “Pardon My French”, qui commence de manière intrépide, en nous accueillant avec un délicat et déterminé “go fuck yourself”. Instituant ainsi un esprit de rébellion qui forme un premier pas vers la maturité, à l’image de leur pochette glorifiant le tableau de Delacroix. Au cours de l’opus, la batterie suit un rythme effréné, les guitares accompagnent son avancée à toute allure et le chant vient s’intégrer par dessus l’ensemble. Tous les éléments progressent en même temps, particulièrement dans la véritable boule électrique “Between Your Lines”, et dans “Miles And Decibels” où la batterie martèle les futs de manière stricte, permettant aux autres éléments de se raccrocher à sa progression. Toutefois, malgré cette agressivité dominante, la chanson se termine dans une délicate atmosphère de romance. En effet, au delà de la violence du groupe mais aussi de sa légèreté pop, certains morceaux instaurent à cœur ouvert le calme et l’apaisement. C’est le cas de “So Close Yet So Far” avec sa structure mélodique et son chant clair. L’album se clôt sur “The Best Is Yet To Come” et son beau message philosophique. Toujours dans une bonne évolution, le morceau se calme puis augmente progressivement dans la répétition des paroles jusqu’à s’évanouir vers un horizon lointain.

Reconnu comme étant ceux qui ont repris le flambeau du genre easycore, alliant pop punk et hardcore, le quintette signe à nouveau ses rythmes entrainants, ses mélodies qui restent en tête grâce à leur aspect pop, en revanche, au risque de se répéter. On retrouve les Chunk! No, Captain Chunk! dans un album plus brutal que les précédents, avec une voix plus mature, de quoi leur assurer une progression certaine.

Informations

Label : Fearless Records
Date de sortie : 29/04/2013
Site web : chunknocaptainchunk.com

Notre sélection

  • Pardon My French
  • The Progression Of Regression
  • Bipolar Mind

Note RUL

3/5

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