Chroniques

Asking Alexandria – From Death To Destiny

Il aurait été facile de répéter la formule de “Reckless & Relentless” (2011), mais Asking Alexandria avait bien d’autres projets en tête. Alors que Danny Worsnop a rencontré des problèmes vocaux importants fin 2012 qui l’ont contraint à se faire remplacer sur scène par les frontmans d’As I Lay Dying, Attila ou encore Memphis May Fire et d’aller voir un spécialiste afin de revenir avec des cordes vocales en bon état, l’enregistrement fut fastidieux, mais ce troisième album, décrit par le chanteur comme “un bébé musical entre Mötley Crüe et Slipknot”, en valait définitivement la peine.

“From Death To Destiny” débute avec “Don’t Pray For Me”, une très jolie intro musicale composée d’arrangements électroniques, de chants célestes et de violons. Plutôt inquiétante et menaçante… elle est ensuite suivie d’un breakdown à la Bullet For My Valentine et la chanson enragée démarre. L’effort semble débuter sur une note clairement puissante et follement entraînante. Un titre d’opening réussi ! Vient ensuite le tour de “Killing You”, qui présente ici une voix écorchée débutant la piste avant d’être rattrapée par l’armée de guitares et de fûts du groupe. Une performance vocale de la part de Danny Worsnop à saluer, qui alterne un scream enragé et un chant clair agréable. Le disque monte en dynamisme plus les minutes défilent et AA surprend de plus en plus, notamment avec la cinquième piste, intitulée “Break Down The Walls”. A son écoute, un seul nom vient à l’esprit : Avenged Sevenfold. La ressemblance vocale avec M.Shadows est frappante… Un excellent morceau en dépit de cette troublante ressemblance . Malgré quelques clichés metalcore qui persistent, les britanniques restent dans l’originalité. Entre un beat à la Justin Timberlake remasterisé version heavy (oui, c’est possible), des intonations dans la voix de Mr Worsnop qui rappelleront parfois celles de Kellin Quinn de Sleeping With Sirens, une jolie ballade ou des intros angoissantes, l’auditeur ne sait plus où donner de la tête ! Mais le combo semble non seulement prendre une tournure, penchant clairement vers le heavy metal, comme le prouve “White Line Fever” et ses riffs de guitariste aux cheveux longs, mais aussi s’inspirer d’influences et sonorités diverses s’étendant plus loin que Slipknot et Mötley Crüe. En effet, pour obtenir “The Road”, prenez le Asking Alexandria connu de tous, ajoutez-y une bonne dose de Nickelback et une pincée de Skillet et vous obtiendrez la recette finale. Petit (et seul) bémol cependant : plus la fin de l’album approche, plus une petite baisse de régime se fait ressentir, avec une ambiance quelque peu répétitive. “From Death To Destiny” se conclut avec un remix rock de la troisième piste de l’ensemble, “The Death Of Me”, et qui, contrairement à ce que l’on aurait espéré, ne clôture pas ce nouvel opus d’une manière grandiose.

Cet album est donc un changement notable dans la direction musicale d’Asking Alexandria, maintenant dirigé vers le heavy. Enregistré dans plusieurs studios dont leur tourbus réaménagé en studio mobile, “From Death To Destiny” est synonyme de renouveau. Les mélodies sont travaillées et surtout, originales. Les paroles, qui s’orientaient auparavant vers des sujets tels que la drogue, l’alcool ou les soirées Projet X, sont à présent empruntes d’une maturité décelable. Le quintette a pris des risques et l’effort a payé pour les britanniques.

Informations

Label : Sumerian Records
Date de sortie : 05/08/2013
Site web : www.askingalexandriaofficial.com

Notre sélection

  • Don't Pray For Me
  • Killing You
  • Break Down The Walls

Note RUL

4.5/5

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