Chroniques

Annihilator – Feast

Formé en 1984, la formation thrash metal menée par Jeff Waters revient en force avec son quatorzième album. “Feast” succède à “Annihilator” (2010) et compte bien rebooster la machine thrash metal canadienne. Toujours accompagné de Dave Padden, à la guitare et au chant, cette nouvelle réalisation studio est composée de neuf titres. Composé et enregistré dans le plus grand secret, cet album aura vu le jour en l’espace de quelques mois seulement, au début de l’année 2013. Toujours boudé par les labels americains, Annihilator jouit d’un fort succès en Europe et en Amerique du Sud. Quid de “Feast” ? Cet album perdure-t-il la tradition musicale propre à la formation canadienne ?

Début tonitruant avec “Deadlock” qui annonce sans attendre la couleur. Suite à une entrée speed décousue et réussie, la voix de Padden fait son apparition, atteignant déjà les hautes contrées vocales. Premier élément qui fait mouche, une puissante production et une base rythmique bien présente; de très bon augure pour la suite. Suite à cette mise en jambe qui présente quelques éléments à la “Ultra-Motion”, place à “No Way Out”. Inspiré d’un procès qui scotcha Jeff devant sa télévision, l’inspiration fut bonne. Une relative simplicité qui est parfaitement efficace et qui sublimée par Dave. Composé de deux parties plutôt distinctes, la seconde a une approche relativement plus mélodique et moins thrash que la première, le solo de Jeff faisant foi, avec cette forte influence hard rock; un titre qui aura le don d’accrocher l’auditeur au fil des écoutes. Alors que “Smear Campaign” va envoyer une bien belle dose de speed en pleine face, c’est avec “No Surrender” et son introduction funky basse qui étonnera beaucoup. Le groove est dans la place et cela marche parfaitement ! L’entrée de la guitare amène une impression de michael-jacksonisation au morceau avant que les riffs bien carrés ne viennent détruire ce doux rêve. Des allers/retours efficaces qui feront grésiller les guitares, tout simplement : miam. Ce contraste de style apporte une vraie nouveauté et a le don de fonctionner parfaitement, mais n’ayez crainte, le thrash reste bien entendu présent, nul besoin de crier à la catastrophe, le solo remettra tout le monde d’accord. Tout fan d’Annihilator qui se respecte sait pertinemment que Jeff Waters adore les ballades. Avec “Perfect Angel Eyes” Jeff menera l’auditeur au travers d’une sympathique pause dans l’album. Jeff éprouve des émotions et le fait savoir, chanceux que nous sommes ! Ces neuf titres paraissent passer à une vitesse grand V (tout comme les guitares de Jeff d’ailleurs) et elle entrevoie tout de même de bien beaux titres. “Demon Code” et son riff hypnotisant ainsi que l’ultra puissance dégagée par la suite vont faire de ce titre une veritable pépite. “Fight The World” quant à elle démarre de manière acoustique, qui emmènera vers une explosion de toute beauté. Accrochez-vous, les excès de vitesse seront d’actualité. Un morceau coherant et fidèle aux autres présents sur “Feast”. Sans doute la piste jouée avec le plus de détermination et de rage, tant l’ardeur de celle-ci est évidente. Puis, en guise de conclusion, c’est au travers des huit minutes trente quatre de “One Falls, Two Rise” qui adopte également une introduction posée, où l’éléctrique va arriver plus tard, qu’il est l’heure de dire se séparer. Titre le plus long de l’opus, celui-ci se révéle très interessant et imposant où les parties instrumentales sont bien présentes, sans pour autant négliger le thrash façon Annihilator.

Un excellent album, surprenant au premier abord, mais superbement efficace. “Feast” plaira, nul doute à avoir, reste maintenant à convaincre les plus sceptiques qui affirment que “c’était mieux avant”. Le duo Waters/Padden fonctionnne, la preuve, une nouvelle fois ici, ne reste plus qu’à attendre les lives de la formation, qui annoncent de veritable boucherie. Jeff Waters rules!

Informations

Label : UDR / EMI
Date de sortie : 23/08/2013
Site web : www.annihilatormetal.com

Notre sélection

  • Demon Code
  • No Surrender
  • One Falls, Two Rise

Note RUL

4.5/5