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FIVE FINGER DEATH PUNCH (28/08/13)

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De passage à Paris pour faire la promo du dernier album de Five Finger Death Punch et du prochain à paraître dans quelques mois, c’est un Jeremy Spencer, batteur de la formation très prometteuse et déjà établie dans la scène metal, souriant et de bonne humeur que l’équipe de RockUrLife a eu la possibilité de rencontrer.

Premièrement, comment ça va ?

Jeremy Spencer (batterie) : Ca va bien ! J’essaie juste de m’habituer au décalage horaire mais sinon tout est cool.

Votre dernier album s’intitule “The Wrong Side Of Heaven And the Righteous Side Of Hell, Volume 1”. Tu peux nous en dire plus sur ce titre ?

J : Quel joli titre n’est-ce pas ? (rires) Ivan, le chanteur, c’est lui qui l’a trouvé. Il était en train d’écrire cette chanson sur le Volume 1, appelée “Wrong Side Of Heaven”, et une des paroles est “I’m on the wrong side of heaven and the righteous side of hell”. On a décidé de s’inspirer de ça parce qu’on s’est dit que ça sonnerait bien. Tout ça vient des lyrics d’Ivan, il écrit ce qu’il ressent sur le moment.

Parlons maintenant de “Lift Me Up”. Pourquoi l’avoir choisi comme premier single ?

J : “Lift Me Up” avait ce bon et énergique feeling up tempo et c’était une bonne façon de passer à la vitesse supérieure, de dire qu’on était de retour. Avoir Rob Halford sur la chanson était un bonus génial parce qu’on est des grands fans de Judas Priest et il a ajouté une sonorité rock/metal des années 80 au titre. Tout le monde nous disait “mec, imagine à quel point ça serait cool si tu pouvais convaincre Rob de chanter dessus !”. On est donc entré en contact avec lui, on lui a fait écouter la chanson et il l’a adoré, alors il a pris l’avion direction notre studio pendant qu’on enregistrait, il a fait sa partie au chant et c’était génial. C’est un homme vraiment sympa et humble, et ça s’est tellement bien passé qu’on s’est dit “c’est ça. C’est exactement ça.”

Vous avez travaillé avec plusieurs musiciens de grands noms tels que Rob Halford, Jamey Jasta de Hatebreed et vous avez même enregistré une cover d’une chanson de LL Cool J. Y a-t-il quelqu’un avec qui tu aimerais travailler en particulier ?

J : En parlant de LL Cool J, on a décidé de reprendre cette chanson avec un rappeur appelé Tech n9ne qui a fait un travail excellent. J’aimerais certainement travaillé avec James Hetfield de Metallica. J’aimerais partir en tournée avec eux au moins ! (rires) Il y a beaucoup d’artistes. Bruce Dickinson d’Iron Maiden… ça serait géant aussi. Je ne sais pas si ça arrivera un jour mais on peut toujours espérer n’est-ce pas ? (rires)

 

Sachant que “American Capitalist” a eu un véritable succès et a été critiquement respecté, y’a-t-il eu une sorte de pression après cet album ?

J : Tu sais quoi, pas vraiment. A chaque fois qu’on était inspiré à faire de la musique ou être créatif, on a juste commencé à organiser nos idées l’été dernier, on avait des tonnes d’idées prêtes et ça a retiré un peu de pression. On a débuté l’enregistrement comme on avait du travail de prêt et quand on est entré en studio, les choses se sont merveillement bien passées. On a obtenu des résultats très satisfaisants. On avait 24 ou 25 chansons, et on s’est dit “quelles chansons on va bien pouvoir retirer ?”. On ne voulait retirer aucune des chansons parce qu’on pensait qu’elles étaient toutes vraiment bonnes, alors on a décidé de sortir deux albums !

Vous ouvrirez pour Avenged Sevenfold à Paris en novembre. Comment avez-vous été choisis pour assurer la première partie ?

J : Je crois que c’était le management. On connait ces gars depuis longtemps, on est d’énormes fans de leur groupe et ils sont certainement plus connus ici que nous donc c’est une opportunité géniale de jouer devant leurs fans et leur faire connaître Five Finger Death Punch parce que certains d’entre eux n’ont certainement jamais entendu parler de nous. Nous sommes heureux de cette opportunité et impatients, mais on va essayer de revenir l’année prochaine pour faire une tournée en tête d’affiche également. Les choses se présentent bien remplies pour nous !

Qu’attends-tu du public français ?

J : Je pense que beaucoup de personnes, du moins de ce que j’ai vu sur Internet, ont l’air très excité à l’idée de nous voir parce qu’ils ne nous ont jamais vu auparavant, il y a une sorte d’anticipation et c’est vraiment cool. J’espère que les gens auront beaucoup d’énergie et qu’on s’éclatera. J’attends un bon moshpit !

“The Wrong Side Of Heaven And The Righteous Side Of Hell, Volume 2” doit sortir à la même période que votre show avec Avenged Sevenfold. As-tu déjà une idée de la setlist que vous allez jouer ? Peut-être quelques nouvelles chansons issues du Volume 2 ?

J : Ouais, on le fera ! Je ne sais pas encore quelles chansons mais on jouera pour sûr des titres du Volume 1 et du Volume 2. On ajoutera des chansons des deux albums. On va juste essayer d’équilibrer la setlist histoire de nous présenter de la meilleure des façons au public français.

 

“Battle Born”, “The Agony Of Regret” et “Cold” sont un peu plus lentes que les chansons précédentes, presque comme des ballades, tout comme dans le premier volume. Etait-ce intentionnel de créer une sorte de vague dynamique entre des chansons agressives et des chansons lentes ?

J : Exactement, on voulait entraîner l’auditeur dans une aventure. On ne voulait pas faire dix chansons qui se ressemblent, ça devient lassant pour le public et lassant pour nous. Alors on a écrit ce qu’on ressentait sur le moment, parfois c’est un morceau lent, parfois c’est brutal, on suit juste notre instinct. A la fin de la journée, quand la musique est bouclée, on veut la rendre la mieux équilibrée possible.

“Cold”, justement, est une piste très jolie et différente, dans laquelle on peut entendre du piano et des violons. Aimez-vous utiliser des instruments que beaucoup de groupes metal n’ont pas l’habitude d’utiliser ?

J : Merci pour le compliment ! On ne pense pas réellement comme ça, mais on aime le piano, on aime les cordes, alors parfois quand on a envie d’utiliser ces instruments, on le fait.

Le dernier morceau du Volume 2 est une cover de la célèbre chanson “House Of The Rising Sun”. Comment vous est venue l’idée ?

J : C’était l’idée d’Ivan. Il est fan de cette chanson depuis qu’il est enfant et on s’est dit “c’est un choix intéressant… Pourquoi ne pas voir ce qu’on peut en faire et peut-être lui donner une touche de Death Punch ?” L’originale a cette sonorité folk très 60s et on voulait changer ça. Je pense que c’est au final une des chansons les plus intéressantes de l’album, j’en suis très fier.

Quelle est ta chanson préférée de cet album et pourquoi ?

J : “Here To Die”, qui est la première chanson. Elle a un tempo assez rapide, c’est une bonne manière de faire débuter les choses, je l’aime vraiment. Je suis sûr que je vais m’en lasser à force et que j’en choisirai une autre mais pour le moment celle-ci est ma préférée. (rires)

 

Si tu pouvais faire écouter une chanson à une personne qui n’a jamais entendu parler de Five Finger Death Punch, laquelle ça serait et pourquoi ?

J : Je choisirai probablement “Here To Die”, définitivement. Je pense qu’elle représente tout, c’est heavy, ça a un bon groove, un tempo rapide, un bon refrain mélodique, elle représente vraiment bien Five Finger Death Punch.

Quels sont les adjectifs qui qualifient le mieux ce nouvel album ?

J : Je dirais : dense, énergique, bien équilibré… ah c’est dur… Je dirais que ces adjectifs sont ceux qui représentent assez bien l’album.

Quels sont les projets du groupe pour le reste de l’année ?

J : On est ici pour faire une tournée promotionnelle jusqu’à la fin de la semaine, puis on rentre à la maison pour faire une tournée en tête d’affiche aux Etats-Unis. On revient en Europe pour faire la tournée avec Avenged Sevenfold, et ensuite le Volume 2 sort, on rentre chez nous pour une petite pause de quelques semaines et l’année qui suit sera sûrement constituée de concerts principalement. On reviendra ici pour une tournée, je n’ai pas encore les dates mais vous les aurez bientôt.

Parlons maintenant de toi. En 2012, tu as été nommé Golden God’s “Best Drummer” par Revolver Magazine. Es-tu heureux avec ce que tu as ou as-tu encore des objectifs à atteindre en tant que batteur ?

J : Comment ça a pu arriver ? (rires)  Je suis définitivement heureux mais tu essaies toujours de te battre encore un peu plus. Je repousse mes limites à chaque album, j’essaie de faire des choses que je n’avais jusque-là jamais faites. Je suis reconnaissant d’avoir gagné ce prix rien que pour être placé dans la même catégorie que tous ces batteurs géniaux, c’est un vrai honneur et j’étais vraiment surpris. C’est une belle leçon d’humilité. A chaque fois que tu es reconnu pour quelque chose que tu adores faire, c’est formidable, donc je suis très très heureux que ça soit arrivé.

 

As-tu des batteurs préférés ?

J : Bien sûr ! Je me rappelle avoir écouté “Master Of Puppet” de Metallica quand j’étais plus jeune et j’avais adoré le style de Lars Ulrich. Je me suis dit “wow c’est cool !” et j’ai commencé à écouter tous ces groupes qui jouaient avec des doubles pédales comme Slayer, Dave Lombardo a été une grosse influence pour moi. Anthrax aussi. Il n’y avait pas tant de batteurs que ça qui étaient d’incroyables bêtes à l’époque, mais ces personnes ont été celles grâce à qui tout a commencé. Je parle de groupes metal mais j’aime tous les styles de drumming cependant, j’aime bien le jazz, Buddy Rich était un grand batteur. Si tu parlais de batteurs hardrock, alors peut-être Dave Grohl de Nirvana qui est dans Foo Fighters maintenant. Quel bon batteur…

Quel a été le batteur qui t’as inspiré à devenir un batteur à ton tour ?

J : Je crois que j’ai eu un CD de KISS quand j’avais six ans. Je me rappelle être resté scotché à la pochette, voyant leurs visages peints, et tu pouvais voir dans le livret le kit de batterie posé sur une plateforme à colonne montante, et je me suis dis “CA, ça a l’air vraiment cool ! Je veux faire CA !”. J’étais très jeune et je voulais le faire. (rires) KISS m’a initié à la musique. On a eu la chance de jouer quelques concerts à leurs côtés pendant l’été, les rêves peuvent devenir réalité ! On a fait le show devant des milliers de personnes, puis on a été sur le côté de la scène pour regarder KISS jouer, alors c’était vraiment un bon souvenir.

Certains groupes sont accusés de profiter de leurs fans pour les faire payer des Meet & Greet via des Golden Tickets ou VIP Packages qui coûtent des centaines d’euros. Que penses-tu de ce système ?

J : Je pense que ça dépend de ce que c’est. On va proposer un nouveau VIP Package pour notre prochaine tournée en tête d’affiche, certains peuvent considérer que c’est assez cher mais ce que tu obtiens est vraiment cool. Tu as le droit à une plaque avec trois disques d’or dessus, tu as une guitare et tu peux gagner une moto signée par le groupe, puis tu peux traîner avec nous pendant des heures donc c’est un package assez cool. On n’essaie pas d’exploiter les fans, on fait les choses d’une certaine manière. On a fait trois Meet & Greets issus de packages différents à différents niveaux, prix et tout ça. De plus, on essaie de rester le plus en contact possible avec nos fans sur Internet alors que beaucoup de groupes ne le font pas. On est vraiment intéressé par les réseaux sociaux et on essaie de répondre à autant de questions que possible. On est très reconnaissant envers notre fanbase parce qu’ils ont été là pour nous depuis le premier jour. Même avant d’être signé par un label, on avait pour habitude de mettre nos chansons sur MySpace et les gens nous supportaient déjà… Ils sont géniaux.

As-tu déjà eu des doutes quant au fait de dédier ta vie à la musique ?

J : Bien sûr. Il y a beaucoup de hauts, de bas et de dilemmes, parfois tu penses que certaines choses vont marcher mais ce n’est pas le cas, tu te dis “Ca n’arrivera jamais.”, et parfois ça arrive, tu obtiens un contrat avec une maison de disques, tu pars pour de grosses tournées… mais ça demande tellement d’années de préparation, essayer de percer, entouré de tous ces groupes qui ont le même but que toi. Maintenant tout se passe bien pour nous et on est reconnaissant de tout ce qu’on a, on ne veut rien prendre pour acquis. C’est difficile de vendre des albums, parce que les gens peuvent voler ta musique de nos jours, tu vas juste sur Internet et tu télécharges. On est très heureux que nos trois albums soient certifiés Or en Amérique à une époque où les gens n’ont plus besoin d’acheter légalement pour avoir un disque de Five Finger Death Punch.

 

En parlant de téléchargement illégal, que peuvent faire les gens pour aider les groupes dans leur carrière ?

J : Sans aucun doute acheter les CD premièrement. C’est notre gagne-pain. Venir aux concerts, acheter des T-shirts à ces concerts aussi, les choses “courantes”. Ca nous aide vraiment et nous sommes reconnaissants envers les personnes qui font ça, parce que l’on sait qu’ils ne sont pas obligés de dépenser leur argent pour nous, il y a tellement d’autres groupes qui essaient de faire la même chose… Nous nous considèrons chanceux et heureux.

On a rencontré plusieurs groupes et beaucoup d’entre eux nous ont dit que le meilleur moyen de les aider était d’aller aux concerts parce que la majorité des bénéfices provient des tournées.

J : C’est différent pour tous les groupes. Certains ont des contrats qui leur permettent de gagner de l’argent grâce aux ventes de disques, et certains ont besoin de jouer en live. Ca dépend simplement de la manière dont le côté business de leur carrière est construit.

Donc tu préfères enregistrer ou être en tournée ?

J : J’aime les deux ! C’est deux énergies différentes. On était en studio pendant huit ou neuf mois à faire les albums alors quand on avait fini, j’étais prêt à sortir et refaire des concerts parce que c’est un échange avec les fans, ils te transmettent une énergie et tu leur rends. C’est autre chose que d’être enfermé dans un studio, comme dans un cocon. Arrête de jouer pendant des mois et quand tu peux enfin rejouer en live, tu deviens fou ! Faire des albums est nécessaire et amusant pendant un moment mais quand tu en es au sixième mois, tu en as un peu marre et tu n’as qu’une envie : repartir en tournée… (rires)

On voit que tu as beaucoup de tatouages. Tu peux nous en dire plus concernant certains ? J’ai entendu dire que tu avais ou allais te faire tatouer le dos, c’est vrai ?

J : Le dos ? Non je ne l’ai pas fait, je crois que j’ai déjà assez de tatouages. (rires) J’ai toujours aimé les films d’horreur donc j’ai des zombies/monstres sur mon bras et j’ai toujours aimé le design japonais, alors j’ai aussi des trucs japonais. Du feu, des masques… J’adore juste comment ça rend. Il n’y a aucun sens profond à mes tatouages. Une fois que j’ai commencé je ne pouvais plus m’arrêter ! (rires) J’essaie de les rendre les plus jolis possible et le tatoueur a vraiment fait du bon boulot. Je crois que j’en ai fini avec les tattoos… et je manque de place !

 

Il te reste encore tes jambes !

J : J’ai commencé mes jambes et je ne continue même pas, j’en ai fini avec les tatouages… (rires)

Quel est ton tattoo préféré ?

J : J’aime bien mes tatouages sur le cou, j’en ai un à chaque côté. C’était un peu douloureux. Tu sens vraiment quand l’aiguille est sur ta peau…

Quel était le tattoo le plus douloureux que tu aies fait ?

J : Oh les doigts ! J’étais genre “mec, s’il te plait dépeche-toi mais fais en sorte que ça rende bien quand même !”. Le torse est douloureux aussi, mais tout est douloureux. J’aimerais bien dire “Eh ça ne fait pas mal du tout !” comme un chef mais ce n’est pas le cas. (rires)

Pour conclure, notre site s’appelle “RockUrLife!”. Qu’est-ce qui rock ta life ?

J : Ce qui “rocks my life” ? Pouvoir faire ce que l’on fait avec Five Finger Death Punch, faire des concerts devant des milliers de gens tous les jours et les voir chanter les paroles… C’est quelque chose de grand, un sentiment très agréable. Savoir que des personnes aiment ce que nous faisons, et savoir que c’est notre job et qu’on fait ça tous les jours… je suis très chanceux. Voilà ce qui rock ma vie.

Merci beaucoup de nous avoir accordé de ton temps !

J : Merci à vous !

 

Site web : fivefingerdeathpunch.com